Les Carrés Rouge - L'essentiel du droit constitutionnel -Tome 2. Les institutions de la Ve République - 20e - 50

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L'ESSENTIEL

DU

DROIT

CONSTITUTIONNEL

- LES INSTITUTIONS

DE LA

Ve RÉPUBLIQUE

ont entendu sanctionner la politique présidentielle, et le résultat du référendum a affaibli l'Élysée ;
toutefois, le référendum n'avait absolument pas été « personnalisé » par le président Chirac.
De surcroît, dans le cadre du quinquennat présidentialiste, le chef de l'État nouvellement élu a la
certitude d'obtenir quelques semaines plus tard une majorité parlementaire qui lui sera favorable :
actuellement, entre deux élections présidentielles, le contrôle du peuple semble plutôt s'exercer à
l'occasion des élections locales et européennes, comme le montrent les votes-sanctions qui ont
atteint le président Hollande lors de telles élections.
Du reste, à la suite de la débâcle des municipales de 2014, F. Hollande a changé de
gouvernement. La « démission-révocation » de Jean-Marc Ayrault traduisait l'échec politique du
Premier ministre, mais aussi la volonté du chef de l'État de « rebondir politiquement » à quelques
mois du mi-mandat présidentiel : réciproquement, le choix comme Premier ministre (le 31 mars
2014) de Manuel Valls montrait le désir du président d'ouvrir une « nouvelle étape » de son
quinquennat.
Le président Macron était lui aussi susceptible de faire l'objet d'un vote-sanction lors des élections
européennes du 26 mai 2019 : il n'en a rien été ; certes, la liste LRM (le parti du président) a été
légèrement devancée par celle d'extrême droite du RN (22,4 % des voix LRM contre 23,3 % RN),
mais son score reste honorable, tandis que LR et le PS (les deux grands partis de gouvernement)
subissaient un revers majeur avec respectivement 8,5 % et 6,2 % des voix, de même que LFI
(6,3 %). Quant à la Bérézina subie par LRM lors des municipales de 2020 (dans l'attente des
départementales et des régionales de 2021), elle résulte surtout du manque total d'implantation
locale du parti macroniste créé en 2016 et de la « prime aux sortants », et accessoirement du
mécontentement des Français lié à la réforme en cours des retraites. Les résultats de ces élections
à mi-mandat (midterm aux USA) ne peuvent pas être interprétés comme un vote-sanction. Toutefois, notamment afin de « rebondir politiquement », E. Macron a changé de Premier ministre quelques jours après le second tour des municipales : « démission-révocation » d'Edouard Philippe et
nomination de Jean Castex à Matignon le 3 juillet 2020 (v. p. 86).
En vérité, c'est « au terme du quinquennat » (hier au terme du septennat), devant le
peuple et lui seul que se manifeste la responsabilité politique du président ; la défaite du
chef de l'État qui sollicite un nouveau mandat (v. p. 46) sera un « vote-sanction », un désaveu par
le peuple de la politique décidée par le président sortant. Enfin, le 1er décembre 2016, le renoncement de F. Hollande - par crainte de la défaite - à se présenter à la présidentielle de 2017
témoigne également de la responsabilité politique devant le peuple du chef de l'État au terme de
son mandat !

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