Guides Pro - L'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, mode d'emploi - 1re - 83

Un

l i e n d i r e c t e t c e r ta i n e n t r e é g a l i t é p r o f e s s i o n n e l l e
et performance de l'entreprise

(par testing auprès des entreprises) ne livrent pas de résultats généraux ;
les mesures indirectes (par le chiffrage des écarts inexpliqués) peinent à
faire le partage entre ce qui est dû à un comportement discriminatoire des
employeurs et ce qui relève de dimensions inobservées du comportement
des personnes concernées. Des travaux américains ont, quant à eux,
montré que l'enjeu économique de la question est considérable : une
meilleure efficacité allocative serait, en partie, à l'origine de 15 %
à 20 % de la croissance des États-Unis depuis les années 1960 (par
exemple, l'amélioration de l'accès des femmes aux postes essentiellement
occupés par des hommes).
La méthodologie mise en place sur le territoire national par France
Stratégie a été d'estimer :
- les écarts de situation inexpliqués ;
- le gain associé à la réduction de ces écarts.
Quatre dimensions d'inégalités ont été observées : trois concernent le
marché du travail, lieu où les discriminations sont les plus importantes
et les plus pénalisantes (accès à l'emploi, accès au temps plein, niveau de
salaire) et une concerne le système éducatif (proportion de bacheliers). Le
gain qu'induit une réduction des écarts inexpliqués sur la performance des
entreprises, sur le niveau du PIB et sur les finances publiques a été ensuite
évalué.
Les conclusions de l'institution sont claires :
- les discriminations freinent, voire bloquent l'insertion sur le marché
du travail d'une partie de la population en âge de travailler. Elles
coûtent donc à l'économie en général et aux entreprises en particulier. Une
meilleure efficacité allocative renforce donc la libre entrée des femmes sur
le marché du travail, améliore leur libre circulation en renforçant, in fine,
la concurrence pure et parfaite dudit marché ;
- à l'échelle de l'économie dans son ensemble, une réduction des
discriminations sur le marché du travail revient à augmenter la population
active, en y intégrant de nouvelles personnes susceptibles de travailler.
L'augmentation de cette offre de travail aboutit à une réduction de
son coût, et donc du coût de production des biens et services. Un
nouveau point d'équilibre est atteint, où l'emploi est moins rémunéré en
moyenne mais mieux partagé (gain pour les discriminés) et où le niveau
de production est plus élevé (gain collectif). La population de référence
est perdante à court terme, au sens où son salaire baisse sans que son taux
d'emploi augmente. À long terme néanmoins, l'ajustement à la hausse
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