Hors collection - Analyse financière internationale - 1re - 207

B. L'investissement
L'investissement désigne toute dépense visant à transformer des avoirs monétaires en actifs
physiques. L'agrégat correspondant additionne :
- l'investissement en biens d'équipement des entreprises. Celles-ci cherchent ainsi à accroître le
capital productif matériel (locaux, machines, outils...) pour augmenter les quantités produites
(investissements de capacités), pour remplacer les équipements usés et obsolètes afin de maintenir les capacités de production en état (amortissements ou investissements de renouvellement), pour produire à un coût unitaire plus bas (investissements de productivité), pour
produire une meilleure qualité ou en proposant de nouvelles caractéristiques (investissements
de modernisation), pour modifier l'intensité capitalistique du processus de production (investissement de substitution du capital au travail). On peut ajouter les investissements improductifs qui ne visent pas directement le maintien, la hausse ou l'amélioration de la production
(les investissements sociaux pour augmenter la satisfaction des salariés, les investissements de
sécurité et de mise aux normes...) ;
- l'investissement immatériel des entreprises, c'est-à-dire leurs dépenses en formation, le budget alloué à la recherche-développement, les frais de commande d'études de marché (marketing), d'acquisition de logiciels et de dépôt de brevets, les investissements en réputation et en
image de marque ;
- les investissements en infrastructures des APU (écoles, hôpitaux, ponts, routes, médiathèques)
qui peuvent être intégrés dans les dépenses publiques ;
- et les achats de biens immobiliers neufs par les ménages.
Dans le schéma économique, l'investissement peut être considéré à la fois comme une composante de la demande globale finale et en tant que facteur de production qui accroît les capacités productives du pays et améliore sa productivité.
Parmi les déterminants de l'investissement, on relève le rôle de  la demande anticipée par
les entreprises (évolution des carnets de commandes), le coût des facteurs de production, les
contraintes d'accès au financement et la profitabilité des projets d'investissement des entreprises.
À partir de ces quatre déterminants, les économistes ont formalisé plusieurs modèles permettant de représenter et de prévoir le comportement d'investissement des entreprises. Selon
Keynes, la décision d'investissement dépend du taux d'intérêt et du volume des ventes anticipé.
Le modèle Accélérateur-profit de Klein et Jorgenson suppose que les entreprises maximisent
leurs profits sous contrainte de production et investissent grâce à l'offre de titres sur le marché financier. Selon le modèle Q de Tobin, l'entrepreneur n'investira dans de nouveaux projets
que si le marché les valorise au-delà de ce qu'ils ont coûté. Enfin, le rôle des pouvoirs publics
peut également être souligné (politiques d'orientation de l'investissement de la sphère privée,
mesures d'amélioration de la fiscalité et du financement de l'investissement...).

C. La dépense publique
La dépense publique est la dépense engagée par l'ensemble des administrations publiques au
titre des 3 grandes fonctions qui leur sont dévolues par Musgrave : la stabilisation macroéconomique (pour lisser les variations cycliques de l'activité), l'allocation des ressources (pour financer
les biens et services publics) et la redistribution des revenus et des richesses (pour corriger les
inégalités).

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