Fonction Publique - Management public - 1re - 94

Management public

Le principe de non-contradiction, et l'« inversion » communicationnelle
Au-delà de la cohérence, l'action et la communication de l'administration ne peuvent souffrir de
contradictions dans leurs manifestations. Elles sont l'expression de politiques logiques, mûrement
réfléchies, et doivent donc être formulées avec assurance et stabilité dans le temps. Dans cette perspective, l'inversion de politiques, même expliquée, est souvent incompréhensible tant des agents que
du public. Tout revirement nécessite d'être légitimé de façon extrêmement forte.

Ces actions face à des critiques « structurelles » sont à relativiser et donc à
adapter, car :
-- les critiques sont souvent globales (concernant « l'Administration »), et
les usagers sont beaucoup moins sévères à l'égard des agents pris individuellement ;
-- la nature du service considéré influence considérablement l'appréciation :
les services de santé bénéficient d'un soutien massif de la population,
alors que d'autres, dans des fonctions de contrôle et de sanction, beaucoup moins... ;
-- la nature du contact avec le service est déterminante : plus le service est
« éloigné » du public, plus la critique est forte (nous reviendrons sur la
question de la « proximité » du service ultérieurement) ; la disparition
des guichets est une problématique sensible, pas toujours comblée par
l'introduction de procédures dématérialisées ;
-- il faut insister sur les garanties mises au recrutement dans la fonction
publique (sélection souvent sévère, encadrement budgétaire et opérationnel de plus en plus strict).
La mémoire administrative
L'administration publique est riche de ses effectifs, et d'une expérience cumulée incomparable. Autrement dit, il existe une « mémoire administrative » qui doit faire l'objet d'une véritable politique
(sur le plus long terme, il faut aussi « faire mémoire »). Les Anglo-Saxons l'ont bien compris, qui
considèrent le « public knowledge management » (ou gestion du savoir et des connaissances) s'intéressant à l'acquisition et à la transmission des connaissances dans les organisations, comme une
ressource en soi.
L'expérience acquise par les agents tout au long de leur carrière constitue l'une des richesses les
plus importantes du secteur public. Sa valorisation doit conduire à une amélioration de la gestion
publique. Le mentorat (formation d'un junior par un senior, dans le cadre d'un accompagnement)
constitue ainsi une technique à développer dans le service public, qui pourrait en tirer grand profit. De
même, le mentorat inversé constitue une opportunité pour des « juniors » de former des « seniors » à
de nouvelles technologies ; c'est d'autant plus intéressant que les carrières sont souvent plus longues
dans le public que dans le privé.

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