En Poche - Régimes politiques étrangers - 1re - 16

Il définit les orientations de la politique nationale, possède l'initiative de la loi, comme tout
membre du Cabinet, et veille à l'application des lois adoptées par l'Assemblée nationale.
Il possède, enfin, un droit de dissolution conditionné du Parlement. Il peut être destitué par
l'Assemblée nationale à la majorité des deux tiers. La fonction est actuellement exercée par
Cyril Ramophosa depuis février 2018.
Le pouvoir judiciaire
Le pouvoir judiciaire a également été réformé. En créant une Cour constitutionnelle composée
de onze juges indépendants, désignés pour un mandat de douze ans non renouvelable,
les constituants ont conçu le pouvoir judiciaire comme un pouvoir temporisateur des pouvoirs
législatif et exécutif. Le mélange de contrôle a priori et a posteriori renforce encore cette
situation.
La démocratie constitutionnelle sud-africaine est également représentée par des autorités
indépendantes. Ces autorités constitutionnelles indépendantes, ne devant rendre de comptes
sur leur activité qu'au Parlement, ont été instituées dans les domaines les plus divers allant
de la commission électorale indépendante à la commission des droits de l'homme en passant
par l'auditeur général (Cour des comptes). Ces autorités apparaissaient aux yeux des constituants
comme un quatrième pouvoir.
SYSTÈME PARTISAN
Trois grands partis se partagent les faveurs de l'électorat : l'ANC, l'Alliance démocratique (DA,
opposition libérale) et les Combattants pour la liberté économique (EFF, gauche populiste).
Le Congrès national africain (ANC)
Parti fondé par Nelson Mandela, l'ANC exerce le pouvoir depuis la fin de l'apartheid en 1994.
Il est positionné entre la gauche et le centre-gauche mais reste allié aux groupes d'extrêmegauche
tels que le Congrès des syndicats sud-africains (COSATU) et le parti communiste
sud-africain (SACP). L'ANC a conservé la majorité absolue à l'Assemblée nationale en 2019
(230 sièges) et le contrôle de huit des neuf régions du pays, seule la riche province du Cap
occidental, gouvernée par la DA depuis 2009, lui échappant encore.
L'Alliance Démocratique (DA)
La DA forme l'opposition officielle, soutient la démocratie libérale et les principes du libreéchange
et gagne progressivement en popularité. Le score national de la DA laisse cependant
penser que le parti a su toucher les classes moyennes, y compris une partie de l'électorat noir.
L'Alliance demeure le premier parti d'opposition avec 84 sièges.
Les Combattants de la Liberté Économique (EFF)
Quant à l'EFF, d'inspiration marxiste et classée à l'extrême-gauche, il prône la nationalisation
des mines et des banques, et l'expropriation sans indemnité des grands propriétaires terriens
blancs. Il a remporté 44 sièges au scrutin de 2019.
Si tous les ingrédients politiques et constitutionnels sont réunis pour faire fonctionner une
démocratie participative, les rênes du pouvoir sont entre les mains d'un seul parti politique. Si
le choix du régime parlementaire est avéré à travers la recherche d'un certain équilibre, les
démissions forcées des présidents Mbeki et Zuma démontrent que cet équilibre est biaisé par
la puissance de l'ANC. Le parti gouverne les institutions et non l'inverse.
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