En Poche - Régimes politiques étrangers - 1re - 25

Le Sénat compte 266 membres élus, directement pour 208 d'entre eux au scrutin majoritaire
plurinominal et indirectement par les communautés autonomes pour les 58 restants. Les
régions les moins peuplées sont clairement surreprésentées. Le Sénat dispose de moyens de
contrôle du gouvernement (droit de poser des questions par exemple), mais ne peut voter ni
la confiance, ni la censure ; il n'a pas de domaines spécifiques de compétence et ne bénéficie
tout au plus que d'un droit de veto législatif partiel.
Le Tribunal constitutionnel
Le Tribunal constitutionnel espagnol est composé de douze juges nommés pour un mandat de
neuf ans non renouvelable. Le Congrès des députés et le Sénat en proposent chacun quatre
à la majorité des trois cinquièmes, le gouvernement en propose deux et le Conseil général
du pouvoir judiciaire deux également. Les propositions sont confirmées par le roi, qui nomme
également le président pour une durée de trois ans. Le Tribunal constitutionnel espagnol peut
examiner la constitutionnalité des lois nationales et régionales, des traités internationaux et
des décisions du gouvernement espagnol. Des requêtes peuvent notamment y être déposées
par cinquante députés ou sénateurs, le président du gouvernement ou les gouvernements
des communautés autonomes. Le Tribunal est ainsi amené à se prononcer non seulement sur
des conflits entre la majorité et l'opposition et des conflits, mais aussi entre les communautés
autonomes et l'État central.
SYSTÈME PARTISAN
Le paysage politique espagnol a longtemps été dominé par deux grands partis : le Parti
socialiste ouvrier espagnol (PSOE, social-démocrate) et le Parti populaire (PP, conservateur).
L'émergence d'un quadripartisme a ébranlé l'édifice constitutionnel en rendant souvent
impossible la constitution d'un nouveau gouvernement de coalition. Depuis les élections de
2015, un parti ne peut plus gouverner seul l'Espagne ; il faut désormais entrer en coalition y
compris avec de petits partis régionaux, avec des positions entre les partis particulièrement
éloignées les unes des autres.
Le Parti populaire (PP)
Le Parti populaire (PP) est un parti conservateur né, en 1989, de la fusion de l'Alliance populaire,
le principal parti conservateur espagnol, et d'une série de partis démocrates-chrétiens
et libéraux avec l'ambition d'en faire un grand parti conservateur. Il arrive au pouvoir en 1996
et le conservera jusqu'en 2004. Le Parti populaire a retrouvé le pouvoir lors des élections
législatives de 2011 jusqu'en juin 2018, date à laquelle le gouvernement Rajoy est renversé
par le vote d'une motion de censure. Après les élections de novembre 2019, il ne compte plus
que 89 députés.
Le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE)
Le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) est un parti social-démocrate classique, qui a
renoncé au marxisme en 1979. Ce parti a été au pouvoir de 1982 à 1996, de 2004 à 2011
et son leader Pedro Sanchez dirige le gouvernement depuis juin 2018. Après les élections
législatives de novembre 2019, il remporte 120 sièges et constitue le premier parti espagnol
au sein gouvernement minoritaire auquel participe Podemos.
Podemos
Podemos est un parti politique fondé en janvier 2014 par des activistes de gauche. Lors des
élections législatives de 2015, Podemos a récolté 20 % des suffrages, un score historiquement
haut pour la gauche de la gauche espagnole. En revanche, si ce parti est dépassé
lors des élections de novembre 2019 par le parti d'extrême-droite Vox et ne conserve que
35 sièges, il participe à une coalition gouvernementale minoritaire avec le parti socialiste.
Les régimes parlementaires rationalisés : l'Espagne

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