En Poche - Régimes politiques étrangers - 1re - 35

services, les emplois et les avantages financiers déposés par le président de la République ne
sont pas amendables. Ils ne peuvent être qu'acceptés ou rejetés en tout ou en partie. Le texte
de loi approuvé par une chambre est ensuite transmis à l'autre assemblée. Tout texte adopté
dans les mêmes termes par les deux assemblées est transmis au président de la République
qui, s'il en approuve le contenu, le promulgue comme loi.
Si le président de la République désapprouve la loi, il la retourne au Congrès par une décision
motivée, dans le délai de trente jours à compter de sa transmission.
Si les deux chambres approuvent les motifs de la décision, la loi modifiée est renvoyée au
Président pour promulgation.
Il en est de même si les deux chambres rejettent tout ou partie du veto et maintiennent leur
texte à la majorité des deux tiers des présents : ce texte est alors transmis pour promulgation
au Président.
Le délai durant lequel le Président peut mettre son veto est suspendu durant l'intersession.
Le pouvoir juridictionnel
Le pouvoir judiciaire est exercé par une Cour suprême mais, à la différence des États-Unis,
le contrôle de constitutionnalité est confié au Tribunal constitutionnel, composé de dix
membres nommés pour un mandat de huit ans. Le contrôle s'exerce a priori et a posteriori sur
les lois et décrets-lois. Il contrôle à titre préventif et facultatif la constitutionnalité des projets
de réforme constitutionnelle et de traités internationaux. Il se prononce enfin sur le caractère
constitutionnel des partis, mouvements et organisations politiques ainsi que sur la régularité
du processus électoral présidentiel.
SYSTÈME PARTISAN
Le système partisan chilien s'est constitué au moment du plébiscite de 1988 par lequel le
général Pinochet espérait légitimer son pouvoir. Après seize ans d'interdiction, on a vu ressurgir
tous les partis politiques d'avant la dictature. Deux camps se sont alors formés.
La coalition gouvernementale de droite (Chile Vamos)
Héritière de l'Union pour le Chili (UPC), Chile Vamos rassemble la droite : Renouveau national
(36 sièges), Union démocrate indépendante (30 sièges) et Évolution politique et indépendants
(6 sièges). Elle représente, en 2017, plus de 45 % de l'électorat. Dans un cadre démocratique,
la droite a presque toujours été minoritaire au Chili depuis 1920 (elle est toutefois majoritaire
dans la capitale). L'élection présidentielle chilienne de 2009-2010 a été remportée le 17 janvier
2010, au second tour, par Sebastian Pinera (Rénovation nationale-Coalition pour le changement,
droite), avec 51,61 % des voix. C'est la première fois depuis la chute de la dictature
d'Augusto Pinochet que la droite gouvernait le pays. Après la réélection de Michèle Bachelet
(socialiste) en 2013, il revient au pouvoir en remportant l'élection présidentielle de 2017.
L'opposition de gauche et centriste
La Concertation des partis pour la démocratie, née en 1989 du rapprochement entre les
démocrates-chrétiens et les socialistes, a presque toujours dirigé le pays depuis 1990, sauf
après un court intermède de droite (2010-2013). Elle a éclaté après les élections législatives
de 2017 et l'opposition s'est structurée autour de quatre pôles : Convergence progressive
autour du parti socialiste (35 sièges), Front large, coalition de trois partis de gauche et de
centre gauche (21 sièges), le parti démocrate-chrétien, centriste, (14 sièges) et Unité pour le
changement autour du parti communiste (13 sièges).
La Constitution actuelle, malgré des réformes institutionnelles ponctuelles (qui en avaient
réduit les aspects autoritaires) et la réforme du mode de scrutin en 2015, ne correspond plus
aux souhaits d'une majorité de citoyens. Un référendum, visant à approuver la rédaction d'un
nouveau texte constitutionnel est organisé le 25 octobre 2020. Près de 79 % du corps électoral
approuve l'élection d'une assemblée constituante composée de 155 membres, élus au
scrutin proportionnel plurinominal en mai 2021 dans vingt-huit circonscriptions électorales de
trois à huit sièges en fonction de leur population. L'organe constituant ainsi élu disposera de
neuf mois, prorogeable au maximum de trois mois, pour rédiger une nouvelle constitution et
en voter le texte à la majorité qualifiée des deux tiers de ses membres. Le texte devra ensuite
être soumis à référendum à une date encore indéterminée, probablement en 2022.
Les régimes présidentiels : le Chili

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