CHAPITRE 14 - Les choix stratégiques 147 Les fusions sont fréquemment valorisées et vues de façon positive. Il s'agit pourtant de stratégies difficiles à réaliser et qui peuvent aboutir à des échecs du fait des difficultés d'intégration notamment au niveau des cultures d'entreprise et nationale (par exemple l'échec de la fusion entre Daimler et Chrysler ou encore les résultats très décevants de la fusion entre Alcatel et Lucent, rachetés fin 2016 par Nokia). c) Formes de croissance externe La croissance externe peut se faire dans trois directions, selon les objectifs : - regroupement d'entreprises ayant la même activité (comme la fusion entre le cimentier suisse Holcim et son homologue français Lafarge). Les raisons spécifiques à ce regroupement (appelé concentration horizontale) sont la réduction de la concurrence, l'accès à de nouveaux marchés et la réalisation d'économies d'échelle ; - regroupement d'entreprises ayant des activités complémentaires. Ce regroupement peut concerner des entreprises situées à des stades différents d'un même processus de production (achat de bateaux de pêche et d'entreprises de transformation par le groupe Intermarché) ou des entreprises ayant besoin des savoirs faire ou des ressources de l'autre (Amazon a rachetéen 2021 lestudio decinémaaméricain MGM afin d'étoffer le catalogue de son service de streaming Prime Video). Les raisons spécifiques à ces regroupements sont la réalisation de synergies et la sécurisation des approvisionnements ou des débouchés ; - regroupement d'entreprises appartenant à des secteurs d'activité différents. Les raisons de ce regroupement (appelé concentration conglomérale) sont notamment la réduction des risques (si une activité subit des difficultés, les autres compenseront), le souhait de se reconvertir ou encore la recherche de synergies. Ainsi Tesla a acheté l'entreprise SolarCity spécialisée dans la fabrication et l'installation de panneaux photovoltaïques. ■ Stratégies de partenariats et de fusion a) Les partenariats Les partenariats permettent aux entreprises de nouer des relations, qui dépassent les simples relations de marché, sans pour autant recourir à l'intégration. Les entreprises s'associent et mettent en commun des ressources pour développer de nouvelles activités ou technologies, tout en conservant leur indépendance. D'après la typologie de B. Garette et P. Dussauge (1995), il existe deux principaux types d'alliances selon l'existence ou non d'une concurrence entre les entreprises partenaires.