56 L'ESSENTIEL DU MANAGEMENT DES ENTREPRISES ■ Le modèle politique de C. Lindblom Le modèle politique développé par C. Lindblom (1959) envisage les entreprises comme un ensemble de joueurs qui ont leurs propres intérêts, objectifs, stratégies et ressources. L'entreprise n'a donc pas d'objectifs clairement définis. Dans ce modèle, la prise de décision n'est pas le résultat de la spécification préalable des objectifs poursuivis mais du degré d'accord que suscitent les solutions. Le choix entre les actions ne suppose pas de recenser toutes les actions possibles, elles sont envisagées successivement et ne sont pas toutes évaluées de façon globale. Les ajustements sont donc réalisés à la marge, par « grignotage ». Les décisions se suivent sans que la cohérence globale soit assurée. ■ Le modèle de la poubelle M. Cohen, J. March et J. Olsen (1972) comparent la prise de décision à une poubelle dans laquelle les participants jettent des problèmes et des solutions possibles. Une décision est alors considérée comme le résultat de la rencontre fortuite entre des problèmes, des solutions (c'est-à-dire des réponses toutes prêtes qui ne répondent pas à un problème spécifique) et des décideurs. L'intérêt de cette modélisation est de souligner les parts de hasard et de nécessité qui accompagnent la prise de décision dans les entreprises. Ce modèle s'inscrit dans le cadre de la rationalité limitée. 4 La mise en œuvre des décisions Une fois qu'une décision a été prise, l'entreprise doit : - s'assurer de la mise en place effective de celle-ci ; - mesurer ses effets afin d'éclairer les décisions à prendre dans le futur. Pour s'assurer de la mise en œuvre des décisions, l'entreprise peut développer des outils de suivi comme des tableaux de bord pour guider les managers. Le système d'information devra éventuellement être modifié pour répondre à cet objectif spécifique (collecte de nouvelles données).