Mémentos - Théorie des organisations - 6e - 190

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MÉMENTOS - THÉORIE DES ORGANISATIONS
A - Le postmodernisme comme dépassement
du modernisme
Cooper et Burrell (1988) sont les premiers à avoir abordé les approches postmodernes
en théorie des organisations. Ils considèrent le postmodernisme comme un discours
épistémologique et non comme une période (Allard-Poesi, 2017). Ils le définissent en
opposition au modernisme. L'utilisation du préfixe « post » va au-delà de la chronologie
et signale que le postmodernisme vient comme une réponse et une critique du modernisme,
une extension née des insuffisances du modernisme pour décrire le monde
(Mease, 2017).
Le postmodernisme remet en question trois idées majeures du modernisme :
- l'existence d'un sujet rationnel ;
- une conception du langage logocentrique (où le langage n'est qu'un véhicule de la
pensée) ;
- la possibilité d'une connaissance universelle (l'individu, l'organisation, les évènements
sont perçus comme donnés, présents).
B - Les origines philosophiques du postmodernisme
Les origines du postmodernisme se trouvent dans l'architecture, mais ce sont trois philosophes
français, Foucault, Derrida et Lyotard, qui en constituent les principales références.
Pourtant, les théories postmodernes se sont développées avec succès OutreAtlantique,
sans rencontrer un tel engouement en France que ce soit en sociologie
(Trépos, 1998), en gestion (Allard-Poesi et al., 2002), ou en économie (Schinkus, 2010).
1) Foucault et le pouvoir
Il peut paraître paradoxal de faire de Foucault un tenant du postmodernisme, alors qu'il
rejetait lui-même cette étiquette (voir encadré).
Michel Foucault (1926-1984)
Normalien, agrégé de philosophie ayant aussi étudié la psychologie, Michel Foucault est
un philosophe célèbre et engagé dont l'œuvre pluridisciplinaire a remporté un succès
considérable aux États-Unis et lui a valu d'être titulaire d'une chaire au Collège de France.
Il est considéré comme l'un des fondateurs du poststructuralisme et du postmodernisme.
Son œuvre offre une réflexion sur le savoir et recouvre différents thèmes : la folie et la
mort, les relations entre pouvoir, connaissance et gouvernementalité, les pratiques de
subjectivation et l'analyse des discours, mais aussi l'histoire de la sexualité. Il a ouvertement
critiqué certaines institutions (la psychiatrie, la médecine, le dispositif carcéral).
Parmi ses ouvrages principaux figurent Histoire de la folie à l'âge classique (1964), Les Mots
et les Choses. Une archéologie des sciences humaines (1966), ou encore Surveiller et punir.
Naissance de la prison (1975).
On retient principalement de l'œuvre de Foucault les relations qu'il tisse entre pouvoir
et savoir, et plus tardivement l'introduction des concepts de gouvernementalité et de
biopouvoir. Le pouvoir n'est pas détenu, mais s'exerce au travers de pratiques

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