Mémentos - Théorie des organisations - 6e - 191

CHAPITRE 9 - Organisation et approches postmodernes
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disciplinaires et de formes de contrôle social (sanctions, examens, surveillance
hiérarchique...). Foucault récuse l'idée qu'il n'y aurait qu'un seul pouvoir, le pouvoir
d'État. Des micro-pouvoirs s'exercent à différents niveaux : pouvoirs de certains individus
sur d'autres (parents, professeurs, médecins, etc.), de certaines institutions (asiles,
prisons) et de certains discours. Le pouvoir politique impose ses lois, tandis que les
micro-pouvoirs imposent des normes et produisent des discours.
L'exercice de ces pouvoirs s'appuie sur des savoirs, reliant ainsi pouvoir et savoir (notion
de savoir-pouvoir). Plus tard, Foucault a proposé le concept de biopouvoir, pouvoir qui
fait vivre et laisse mourir. À la fin des années 1970, il introduit le concept de gouvernementalité,
formé à partir des termes gouvernement et rationalité qui place au centre de
l'analyse les techniques mises en place pour gouverner les individus, les conduire.
Les écrits de Foucault s'appuient soit sur une approche historique, dite archéologique,
soit sur une approche généalogique :
- l'archéologie est comprise comme l'étude des manières successives dont s'organisent
les savoirs aux différentes époques. Chaque époque peut être caractérisée par
une grille du savoir rendant possible le discours scientifique. L'épistème détermine
ce qu'une époque peut ou non penser ;
- les approches généalogiques portent sur le social et analysent le normal et le
familier. Elles mettent ainsi à jour les dispositifs de pouvoir permettant de discipliner
les corps et leur subjectivité dans les organisations.
Rouleau (2007), à la suite de McKinlay et Starkey (1998), recense quelques travaux en
gestion inspirés par Foucault (voir tableau).
Auteurs
Thèmes de recherche
Sewell et Wilkinson (1992) Analyse du juste-à-temps
Townley (1993)
Oakes et al. (1998)
Analyse généalogique des pratiques de gestion du personnel
Analyse de la planification stratégique
2) Derrida et la déconstruction
Par opposition à ses multiples succès aux États-Unis, la carrière universitaire en France de
Derrida a été plus lente. Philosophe aujourd'hui reconnu, les références à Derrida sont
fréquentes et renvoient à son travail de déconstruction, à la suite de Heidegger (voir encadré).
Jacques Derrida (1930-2004)
Né en Algérie, d'origine juive, Derrida a une enfance marquée par les discriminations
envers les Juifs d'Algérie et la deuxième Guerre mondiale. Ancien élève de l'École
Normale Supérieure et agrégé de philosophie, il publie trois ouvrages marquants en
1967 : De la grammatologie, L'écriture et la différence, La voix et le phénomène.Il
voyage fréquemment aux États-Unis à partir de 1975 où il est professeur invité à Yale,
tout en poursuivant son enseignement à l'ENS. En 1984, il devient directeur d'études à
l'École des Hautes Études en Sciences Sociales. En plus de ses travaux philosophiques,
Derrida est aussi connu pour son engagement politique.
Reconnu comme un philosophe majeur du XX
e siècle, malgré des critiques persistantes
quant au manque de clarté de son œuvre, le rayonnement de la pensée de Derrida
dépasse la philosophie et s'étend à d'autres champs disciplinaires (littérature,
psychanalyse...) qui s'intéressent à sa démarche de déconstruction.

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