En poche - Histoire des idées politiques - 2e - 42

admet le recours à la violence et organise guérillas et guerre civile encadrées
par l'Armée rouge. Devenu leader de la République populaire
de Chine en 1949, il se détache progressivement de l'influence soviétique
et continue sa lutte idéologique (et politique) contre la bourgeoisie
jusqu'à sa mort, annonciatrice d'une certaine libéralisation du pays.
FASCISME ET NATIONAL-SOCIALISME
Idéologies d'extrême-droite dominantes dans une partie de l'Europe
de la première moitié du XXe
siècle, le fascisme et le national-socialisme
ont des traits communs. Trouvant leur écho parmi une population
déçue du résultat de la Première guerre mondiale et avide de
revanche, l'une et l'autre de ces doctrines proposent la négation de
l'individu au profit d'un État fort, la critique de la raison, prônent une
révolution censée renverser les théories démocratiques anglaise et
française au profit d'un pouvoir centralisé, incarné par un homme fort
auquel serait voué un culte.
Cependant, ces deux mouvements sont loin d'être identiques et se
distinguent sur un certain nombre de points. Le fascisme italien
(1922-1943), incarné par Benito Mussolini (1883-1945), dénonce le
« démo-libéralisme », c'est-à-dire le modèle parlementaire anglais et
la tradition française des droits de l'Homme. Il s'insurge également
contre le marxisme, particulièrement l'idée de la lutte des classes
comme moteur de l'Histoire. Mussolini admet volontiers que son fascisme
n'est pas constitutif d'une véritable idéologie : « Le fascisme,
c'est l'action », clame-t-il. Il met néanmoins en place un État totalitaire,
qui préexiste à la nation et ne connaît aucune limite à son pouvoir : on
parle alors de « statocratie » ou de « statolâtrie ».
Le national-socialisme (1933-1945) est une doctrine relatée dans
Mein Kampf, écrit par Adolf Hitler (1889-1945) alors incarcéré pour
un coup d'État raté. Comme le fascisme, le nazisme a recours a la
panoplie du parfait régime totalitaire : culte de la personnalité, rejet du
parlementarisme, haine de la défaite de 1914-1918... Il s'en distingue
cependant sur trois points (J.-C. Ricci). D'abord, la place accordée à
l'État est moins prééminente, remplacée par celle, tutélaire, du Fürher.
Surtout, la question de la race est centrale chez les nazis : les Aryens
sont la race la plus pure, les Juifs la plus impure. Chaque race se bat
pour son espace vital, jusqu'à ce que la plus forte ne l'emporte définitivement.
Enfin, de cette hiérarchie des races découle l'antisémitisme
notoire des nazis. Considérés comme des parasites dénués de toute
attache géographique, ils sont un poison pour les autres races. Certes,
l'antisémitisme n'est pas l'apanage du national-socialisme. Mais l'horreur
de la Shoah aura montré que ce sont eux qui l'ont porté à son
paroxysme.
Le XXe siècle : échecs idéologiques, triomphe du libéralisme
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