En poche - Histoire des idées politiques - 2e - 46

extrêmement fort et la plupart des gouvernants n'ont agi que dans leur
intérêt propre. En pratique, les questions de succession vont poser
problème dès la mort de Mahomet, et les querelles de pouvoir à travers
les siècles voient naître plusieurs courants doctrinaux.
LES GRANDS COURANTS DE L'ISLAM
Il n'existe pas un, mais des Islam. Dès ses premiers temps, des tensions
sont apparues entre les partisans d'une interprétation de l'Islam
et ceux qui souhaitent l'appliquer à la lettre. Plusieurs grands courants
vont alors se structurer. On en trouve quatre principaux.
Le sunnisme est le courant majoritaire. Il se divise lui-même en quatre
écoles. L'hanéfisme met l'accent sur l'appréciation personnelle des
croyants. C'est un Islam ouvert, où la foi et l'autonomie de l'individu
dominent, surtout au moment du califat abbasside. Le malékisme
accorde davantage d'importance à la tradition, mais en gardant
comme origine les paroles du prophète et des premiers califes. On
cherche alors dans le Coran les meilleures solutions à chaque problème.
L'hanbalisme s'attarde sur un Islam authentique, et laisse aux
savants la mission de se pencher sur le texte. Enfin, le chaféisme
accorde une grande importance à la tradition. Surtout pratiqué dans
les classes aristocratiques, les opinions personnelles y sont plus ou
moins occultées.
Le chiisme est développé par Ali, le cousin de Mahomet qui a épousé
sa fille Fatima, et se retrouve aujourd'hui en principalement Iran, mais
aussi en Irak, Syrie et Jordanie. Ce courant donne à la personne de
l'imam une place particulière, voire centrale. Pour les chiites, il existe
un sens caché dans l'Islam que seuls de grands théologiens peuvent
trouver. Ce sont donc des personnalités exceptionnelles dotées d'une
autorité morale et politique.
Le soufisme est un courant strict. Les soufistes (chercheurs de Dieu)
privilégient le contact direct avec Dieu, quitte à parfois laisser la Charia
au second plan. Comme nombre d'ordres religieux stricts, ils mènent
une quête spirituelle reprenant des rites particuliers : conversion, abstinence,
renoncement, patience, pauvreté, confiance en Dieu, satisfaction.
C'est un courant porté par Ghazali, connu pour sa controverse
avec Averroès. Pour lui, seul le respect de ces étapes permet
de connaître la volonté de Dieu.
Le mutazilisme, proche du chiisme, considère que la raison et la philosophie
permettent de bien comprendre la volonté de Dieu, sans pour
autant avoir à puiser dans la religion. En créant le monde, Dieu aurait
aussi déterminé l'avenir. Il n'a créé que le Bien, seuls les individus sont
responsables du Mal : se pose alors la question de la liberté humaine.
Ce courant est notamment porté par Averroès, qui défend l'apport de
la théologie pour avoir une vision éclairée de la religion.
Quelques éléments de la pensée orientale
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