Hors collection - Innovations financières et Réforme monétaire, ou comment sortir du piège de la dette - 110

InnovatIons fInancIères et réforme monétaIre, où comment sortIr du pIège de la dette
jourd'hui n'a plus besoin d'être tangible ni de faire référence à une
mesure physique. Les mathématiques nécessaires pour satisfaire à l'exigence
de mesure de la monnaie et de ses instruments n'ont pas de limites.
Les algorithmes gouvernent avec les ordinateurs pour les opérer.
Cette assertion, si elle est vraie, est purement théorique malgré quelques
tentatives non conformes de création de monnaies digitales comme le
Bitcoin ou la Libra, malgré quelques autres déploiements réels en cours
effectués pour les consommateurs par des plateformes de distribution
comme Amazon ou Google. La raison pour laquelle les cryptomonnaies
ne sont pas des monnaies est simple. Sauf pour la Libra ou la Diem qui
n'existent pas encore, elles ne sont pas liées à des mécanismes de stabilisation
de la valeur, qui pourtant devrait leur être attachée, et leur volatilité
est élevée. Quand ces cryptomonnaies disposent d'un mécanisme de stabilisation,
comme la Diem, qui doit se construire sur un panier de monnaies
composé en proportions fixes, il reste toutefois l'inconnu de la
crédibilité à long terme du bilan de l'émetteur primaire, en l'occurrence
Google, et de sa légitimité à émettre.
Sans cette garantie, les réseaux de distribution ne peuvent pas détenir ces
devises autrement que marginalement sans risquer de perdre de la valeur
pendant le temps du processus de compensation. Les investisseurs à
moyen terme ne peuvent pas accumuler de tels instruments de paiement
pour ajuster les cycles avec de la monnaie liquide en raison du risque
qu'ils encourent, et les investisseurs à long terme ne le peuvent tout simplement
pas non plus.
C'est aussi la raison pour laquelle le dollar américain est devenu, après la
Seconde Guerre mondiale, la devise principale dans les échanges internationaux
lorsque les États-Unis ont dominé le commerce international
avec une part de 50 % du volume des échanges. Aujourd'hui, le dollar
exprime entre 85 % et 90 % des échanges en devises et des créances
interbancaires. Néanmoins, l'analyse détaillée des échanges fera apparaître
des différences quant à l'usage selon le support de la transaction.
Les matières premières et les ressources naturelles sont des échanges où le
dollar peut être utilisé dans plus de 95 % des transactions contractuelles
ou de transactions de produits manufacturés, tandis que les fabricants et
les acheteurs peuvent avoir tendance à utiliser leur propre monnaie pour
s'immuniser du risque de change contre la monnaie dans laquelle ils
engagent leurs coûts et celle des consommateurs finaux qui déterminent
110

Hors collection - Innovations financières et Réforme monétaire, ou comment sortir du piège de la dette

Table des matières de la publication Hors collection - Innovations financières et Réforme monétaire, ou comment sortir du piège de la dette