Hors collection - Innovations financières et Réforme monétaire, ou comment sortir du piège de la dette - 211

La réduction de La dette pubLique, Le cœur d'une réforme monétaire
banques centrales et la valeur nominale des instruments sur le marché
financier baisseraient, provoquant, par là même, un retrait massif des
investisseurs.
La montée continue du financement dit « parallèle » (shadow banking) est
la conséquence directe du quantative easing qui alimente le refinancement
de la dette. De fait, ce système, avec les équilibres qu'il a établis, est
devenu indispensable au bon fonctionnement des flux de l'économie
monétaire et une hausse des taux avec des rémunérations correspondant
au risque, détruirait cet équilibre et, dans un premier temps, impacterait
durement l'économie réelle.
Nous ne pouvons que constater qu'après quelques initiatives limitées en
termes de maîtrise budgétaire, les gouvernements et leur Banque centrale,
pour maîtriser les équilibres macroéconomiques, ont été longtemps
contraints de renoncer à l'option d'une hausse des taux, à laquelle la crise
sanitaire a mis un coup d'arrêt. Ainsi, motivées par un ralentissement
global à l'échelle mondiale, les banques centrales, en Europe, n'ont pas
procédé à un relèvement général de leurs taux de référence qu'elles n'envisagent
qu'en raison de la lutte contre l'inflation. Jusqu'à nouvel ordre,
seule la Réserve fédérale a procédé à un relèvement des taux et présenté,
dans ce sens, un calendrier. Le plein-emploi américain aurait permis à la
FED de procéder à cette hausse. Nous pouvons facilement imaginer les
raisons pour lesquelles les comités ad hoc, en eurozone, n'avaient pas,
encore, augmenté les taux. Il s'agit de la peur du risque de casser les
investissements et la consommation dans leur propre juridiction. La
FED a déjà donné son calendrier de hausses de taux et de réduction de
son bilan tandis que la BCE, qui a aussi annoncé son calendrier dans des
conditions d'inflation moins pressantes, s'est montrée moins déterminée
sur l'ampleur de sa politique monétaire à venir, en raison de la diversité
des plans de relance nationaux. Toutefois, le 9 juin 2022, à l'issue du
conseil des Gouverneurs tenu à Amsterdam, Mme Christine Lagarde,
présidente de la BCE, et M. Luis de Guindos, vice-président, ont annoncé
les décisions prises fixant un arrêt des achats de titres et un programme
de hausse des taux d'intérêts, débutant en juillet par une augmentation
de 0,25 % et se poursuivant en septembre. L'ampleur de la hausse des
taux dépendra de l'environnement inflationniste qui sera alors constaté.
Les dirigeants de la BCE distinguent habilement l'inflation structurelle,
qui reste modérée en Europe, de l'inflation imprévisible sur l'énergie et
les matières premières alimentaires, dont les évolutions dépendront de la
situation de la guerre en cours. On constate ainsi que le niveau de la dette
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