Hors collection - Innovations financières et Réforme monétaire, ou comment sortir du piège de la dette - 222

InnovatIons fInancIères et réforme monétaIre, ou comment sortIr du pIège de la dette
laquelle la monnaie ne peut trouver de représentation. Aux États-Unis la
dette des entreprises est de la même ampleur que celle des ménages, soit
15 588 milliards contre 16 612 milliards, soit 74 % du PIB.
Selon un processus déjà décrit, la Banque centrale, dans notre monde
actuel, émet de la monnaie, une simple écriture en compte, sans contrepartie
et largement sans règles ou avec des règles qu'elle fixe elle-même,
seule ou avec d'autres banques centrales. Ce sont ce que l'on appelle les
politiques non conventionnelles (QE), en principe conçues pour être
neutres. Elles rachètent désormais tous types d'actifs.
Ce faisant, la Banque centrale émet de la monnaie, telle que nous la définissons,
soit à la souscription, soit en rachetant la dette publique ou des
titres financiers sur le marché secondaire. Comme elle a émis de la monnaie,
elle peut détruire cette dernière, à la réserve près cependant de ne
pas interférer avec les droits contractuels du détenteur, c'est-à-dire sans
spolier les titulaires des contrats, notamment, les épargnants à qui les
fonds de retraite et autres instruments collectifs d'épargne sont dédiés.
Dettes privées et dettes publiques sont certes toutes deux des dettes
potentiellement négociables mais, acteurs en dernier recours, les banques
centrales se sont trouvées au fil des années contraintes de racheter la dette
excessive, donc de la monétiser. Dans la logique de conversion de la dette
publique que nous proposons, l'opération d'augmentation de capital soulagera
les entreprises dans leur endettement par les remboursements
qu'elle permettra. En effet, les souscriptions à des projets productifs
seront traitées directement ou indirectement par des fonds de soutien aux
branches industrielles et feront baisser les ratios d'endettement privés, les
projets restant
totalement à la discrétion des entrepreneurs comme
lorsqu'ils investissent et empruntent. Cette opération de conversion
devrait entraîner, par l'effet de multiplication des valeurs acceptée par les
marchés, une appréciation des PER (Price Earning Ratio) et un accroissement
des valeurs d'échange des investissements.
Pour réaliser une telle opération, la Banque centrale ne peut qu'acheter la
dette publique émise ou l'échanger contre d'autres titres. Il se trouve que
l'essentiel des titulaires des instruments de dette publique sont des institutions
financières, banques, assurances ou d'autres organismes financiers,
comme des fonds de pension. Les ménages ne possèdent pas, ou
marginalement, directement de titres de dette publique.
Dans un contexte de taux négatifs, ces instruments financiers n'ont plus
guère de valeur réelle pour leurs détenteurs. Le seul fait qu'ils soient
stockés dans les institutions financières est la démonstration de cette
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