Hors collection - Innovations financières et Réforme monétaire, ou comment sortir du piège de la dette - 230

InnovatIons fInancIères et réforme monétaIre, ou comment sortIr du pIège de la dette
98,1 % pour 2020) qui pourrait suivre la tendance générale et monter à
110 %. Les entreprises du secteur digital, nécessairement au cœur des
transformations actuelles et dotées de chartes de service public, pourraient
être les bénéficiaires prioritaires des investissements, comme les
secteurs des transports, de la santé et des infrastructures en général. Des
projets rentables relatifs à des programmes d'infrastructure, de filières
innovantes comme les projets de mobilité (hydrogène, recherche),
seraient initiés et feraient l'objet d'investissements,
lesquels seraient
comptabilisés dans un fond ad hoc d'une taille permettant le rachat au
niveau adapté de la dette déjà émise. Ces projets sont de même nature
que ceux que la Commission européenne a adoptés sur la base d'un plan
d'investissement de 750 milliards d'euros, étalé dans le temps, similaire
au plan Biden sur les infrastructures dit « American Jobs plan' » prévu sur
dix ans. La réduction de dette à viser, postCovid, est de 13 480 milliards
multiplié par 110 %, soit un endettement global de 14 830 milliards,
représentant 110 % des PIB de l'eurozone. Il s'agirait donc pour en
ramener le taux à 60 % d'en éliminer la moitié, soit 8 000 milliards
d'euros.
Par souci d'équité fiscale, dans toute la zone euro, les autorités pourront,
pays par pays, lever un impôt sur les ménages qui ont peu ou pas payé
d'impôts sur les revenus de leurs biens fonciers ou sur les plus-values
dégagées sur ces biens, s'ils les cèdent afin de souscrire à des fonds d'investissement
destinés à financer les projets, objets de la conversion de la
dette publique. En première analyse, ce seraient de l'ordre de 250 milliards
qui seraient attendus de cette mesure fiscale.
Les dividendes annuels attendus sur le portefeuille de valeurs mobilières
sont réputés être de 4 % des 5 trillions investis à l'origine grâce au prêt de
la BCE, soit 200 milliards. Ces derniers seront réinjectés dans le système
financier dans un processus circulaire, puisque les opérations n'ont lieu
qu'entre institutions financières où ces dettes publiques se trouvent et
sans avoir d'interaction directe avec le monde contractuel du secteur
privé. On paie, en définitive, la dette publique qui a perdu toute valeur
autre qu'une promesse chimérique de remboursement, avec une sorte de
« monnaie de singe », mais qui est susceptible un jour d'avoir une valeur
de rendement.
Pour amorcer le processus et bénéficier de l'effet « valeur » du désendettement,
la Banque centrale apporterait des lignes de crédit afin d'assurer le
financement des projets durant la période d'investissement
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