Hors collection - Innovations financières et Réforme monétaire, ou comment sortir du piège de la dette - 242

InnovatIons fInancIères et réforme monétaIre, ou comment sortIr du pIège de la dette
encore, sont désormais dominants avec une réalité en taille et en ressources
humaines qui fonde une indépendance plus large que partout ailleurs
dans le monde, comme la Chine et le Japon.
Des pays, comme la Suisse ou Singapour, n'ont aucun problème sérieux
de déséquilibre et profitent du fait que leur monnaie n'est pas une monnaie
de réserve mais est parfaitement convertible. En raison de l'absence
d'un tel privilège monétaire, ils sont contraints de garder leurs finances
nationales en ordre et doivent avoir un budget montrant un commerce
équilibré. À long terme, ils sont gagnants car ils n'ont pas d'autre choix
que d'adapter leur monnaie au marché et, pour augmenter leur PIB, sont
condamnés à trouver leur croissance dans une amélioration constante de
leur productivité ; ce qui implique une administration et une industrie
efficaces, accompagnées par un système éducatif performant.
Le parcours suivi avec succès par la Chine est plus original. Doté d'une
taille exceptionnelle, ce pays a trouvé la voie pour surmonter ses retards
économiques. Avec une monnaie autocontrôlée et non soumise aux lois
du marché, elle a été capable de mettre en œuvre très rapidement les fondamentaux
de son modèle de développement : l'éducation, une autosuffisance
industrielle et un cadre monétaire qui recycle les excédents
commerciaux dans le circuit économique chinois.
La Chine et Japon n'ont pas de dettes extérieures, les résidents souscrivent
à la dette nationale et la détiennent, assurant ainsi leur indépendance
par rapport à tout créancier extérieur. Nous pensons que les
problèmes que toute organisation sociale rencontre, pour cette catégorie
de pays très développés, ne sont pas de nature monétaire, même s'ils
peuvent bénéficier ou souffrir d'une réforme en cas de flux monétaires
déstabilisant les échanges commerciaux internationaux dont ils sont très
dépendants.
La dernière catégorie des pays comprend un seul exemple, l'Inde. L'Inde
est le premier pays du monde par sa population. Constituant géographiquement
à lui tout seul un sous-continent, il pourrait fonctionner en
autarcie si la concurrence et l'exportation ne lui étaient pas nécessaires,
comme il l'a fait pendant des décennies, et maintenir sa forte croissance.
Aussi longtemps qu'il forme des ingénieurs en nombre suffisant et dispose
de la capacité de nourrir sa population, il peut fonctionner dans un
mode de croissance soutenue, même si sa suradministration et son organisation
fédérale constituent un obstacle au développement de grandes
entreprises.
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