Hors collection - Innovations financières et Réforme monétaire, ou comment sortir du piège de la dette - 74

InnovatIons fInancIères et réforme monétaIre, ou comment sortIr du pIège de la dette
La question de la comptabilisation des prestations de retraite est également
spécifique à la question du temps et présente la même incertitude
dans l'évaluation. Il n'est pas nécessaire d'expliquer que dans les sociétés
modernes, les contrats de travail avec un salaire connu pour des services
passés sont associés à des prestations de retraite à long terme, soit d'un
montant défini soit basées sur des contributions garanties par l'employeur.
Avec une carrière professionnelle commençant à 25 ans et se terminant
entre 62 et 67 ans, elle conduit à fixer à 40 ans la durée d'activité
d'un citoyen alors que l'espérance de vie moyenne après la retraite est de
20 ans et plus dans certains pays comme le Japon ou la France.
Cette période de retraite doit être financée par une redistribution des PIB
qui représentent environ 50 % de la rémunération annuelle brute versée
par les employeurs privés ou publics. Ce phénomène a été anticipé dans
les décennies d'après-guerre en raison de la hausse de la démographie, de
la croissance de la population active et de la diminution du nombre de
retraités (compte tenu du nombre limité de naissances qui a marqué les
périodes de guerre). En général, nous constatons aujourd'hui, dans la
plupart des pays, une tendance inverse avec dans les nations très développées,
une faible natalité et une augmentation rapide de l'espérance de vie
(plus de 82 ans). Ainsi, pour une représentation fidèle de la réalité financière,
les normalisateurs ont décidé que les engagements des entreprises
devaient être comptabilisés dans leurs états financiers (IAS n° 19) afin de
mieux répondre à la réalité de leur situation financière de long terme.
Mais ce faisant, les normalisateurs n'ont pas résolu, et ils ne le pouvaient
pas, le défi de permettre une représentation la plus pertinente possible
des états financiers pour les utilisateurs des comptes. L'évaluation du
temps et des instruments longs comme les engagements de retraite ne
relèvent pas de la compétence courante des entreprises et dépend d'une
autre approche de gestion, afin de rapprocher les opérateurs du résultat
de leurs actions qui intègre notamment des effets fiscaux.
Dans cette optique, diverses solutions comptables ont été développées
pour rapprocher les acteurs de l'entreprise de l'information qui leur est
nécessaire pour améliorer leurs performances. Ces solutions relèvent de
deux dispositifs distincts. Le premier consiste à fournir les informations
sur lesquelles l'acteur peut agir (ventes et achats) et qui contribuent directement
aux comptes de résultat.
Le second consiste à séparer les éléments sur lesquels les participants
n'ont peu, ou pas, de prise car ils s'imposent à eux ; ce qui est, pour l'essentiel,
le cas des retraites dont les modalités sont liées à des évolutions de
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