Professions immobilières - Les diagnostics immobiliers - 1re - 154

LE MÉTIER
Que ce doute s'accentue quand on constate que le programme de fidélisation
« Diag's » s'accompagnait de mesures incitatives dont l'unique objectif était de
faire entrer l'intermédiaire dans un rôle d'apporteur d'affaires, tenté de générer
le plus de chiffre d'affaires possible dans un temps record (points liquidables par
trimestre, semaines de « challenge ») ; que la SAS Allo Diagnostic lui fournissait
même des objectifs en accordant des gratifications pour chaque commande
des packs complets, les plus chers, sans remise tarifaire et payés immédiatement
; que ces pratiques sont d'autant plus déloyales qu'elles avaient pour
effet d'influer sur les choix d'un vendeur néophyte qui, ignorant l'existence de
ces « rétrocommissions » et confronté à une obligation légale dont il mesurait
mal la portée, avait naturellement tendance à s'en remettre aux conseils de son
mandataire de vente.
Le plus
Le point de vue du professionnel : questions à Thierry Le Guevel, de Inaxe
Quel est votre avis sur le devoir d'impartialité des diagnostiqueurs et les problèmes que cela peut poser
en pratique ?
Cela me paraît être un terme fondamental dès lors que nous sommes sur un sujet de santé des occupants et
des travailleurs qui peut devenir dramatique si le diagnostiqueur est pris à défaut sur ces éléments.
Le professionnel est soumis à des pressions émanant du particulier, qui est touché par le résultat immédiat
du diagnostic, ou d'un intermédiaire de type agent immobilier ou notaire, qui peuvent à l'inverse, eux, avoir
potentiellement des ambitions sur le résultat du diagnostic.
Concernant notre positionnement, exclusivement dédié au B2B, tant pour l'activité diagnostic que celle
d'Assistant à maîtrise d'ouvrage et de Maître d'oeuvre, si le professionnel est incohérent d'un côté, il sera
forcément pris à défaut de l'autre.
Comment cette impartialité est-elle mesurée ?
Grâce à des outils informatiques qui mesurent, a minima, selon les diagnostics, le protocole de fonctionnement.
La liberté d'action des diagnostiqueurs juniors est ainsi mieux maîtrisée. Ils ne peuvent pas se laisser
influencer par autre chose que par le script applicatif. C'est donc un guide pour eux.
Pour les diagnostiqueurs seniors, le rapport doit être relu par un pair qui vérifie que les conclusions sont
justes et ne prêtent pas à discussion.
A fortiori, avec nos interlocuteurs clients - eux-mêmes chef de projet - qui nous demandent d'intervenir
pour un état des lieux de la situation : si nos conclusions sont imparfaites, leur prestation sera également
imparfaite. Un cycle opérationnel dure, en moyenne, 3 ou 4 ans ; dans le cas où nos conclusions sont imparfaites,
des difficultés peuvent être rencontrées 2 ou 3 ans après. Nos clients sont donc soucieux d'avoir
des interlocuteurs responsables.
S'agit-il d'une problématique récurrente ?
La phase diagnostic est généralement liée à un transaction (vente/achat) ou un plan de travaux. Cette dernière
est aujourd'hui basée sur l'étiquette énergétique du bien qui impacte sa valorisation. La note énergétique
d'un immeuble est donc structurante et peut donner lieu à débat, car à défaut de preuves apportées
par la maîtrise d'ouvrage, le diagnostiqueur retiendra l'hypothèse la moins favorable.
Il peut exister par ailleurs des tensions la suite de découverte de zones ou de matériaux amiantés lors du
diagnostic, non décelées lors de l'acquisition à risque d'un bien par un professionnel, qui voir en conséquence
son business plan possiblement impacté par une plus lourde dépollution et ou un planning rallongé.
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