Les Carrés Rouge - L'essentiel de l'introduction historique au droit - 7e - 42

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L'ESSENTIEL DE L'INTRODUCTION HISTORIQUE AU DROIT
1 La diversification des populations et des cultures sur
un même territoire, IV
e et V
e siècles
L'héritage romain et la tradition chrétienne imprègnent les populations de la Gaule. Les populations
germaniques en moindre nombre accèdent à la culture romaine et deviennent chrétiennes
tout en maintenant leurs mœurs spécifiques du fait de leur domination politique.
■ L'héritage culturel de l'Empire
a) La tradition romaine
1) Le riche héritage conceptuel et technique du droit romain
Les Romains laissent aux générations postérieures tout un savoir-faire technique, tant sur la forme
que sur le fond du droit :
- sur la forme : outre la prolongation des termes latins comme référents, le droit romain laisse
une terminologie claire, empruntée au vocabulaire courant mais assorti d'un sens juridique
précis. Description des termes (biens meubles/immeubles), appui sur l'étymon des mots (convention,
contrat), classements par catégories, concepts abstraits construits sur la base des
valeurs morales défendues par les juristes romains (équité)... toute cette technicité servira de
modèles aux juristes à venir. Le mode rédactionnel sous la forme d'adages,l'utilisation
même du droit - par la qualification juridique des faits préalablement analysés, l'interprétation
logique des règles en vigueur pour les appliquer aux faits classés dans une catégorie juridique -
participent à réduire la subjectivité des jugements par un travail de déduction en limitant l'inflation
de nouvelles règles. L'art de l'argumentation emprunté aux sophistes grecs est complémentaire
dans l'établissement des démonstrations. Quant aux règles juridiques, elles sont le
fruit d'une construction théorique d'un principe à partir de la confrontation d'une multitude de
cas appréciés dans la pratique par les juristes. Leur pragmatisme leur confère une efficacité
transposable à des sociétés organisées sur le même schéma ;
- sur le fond : cette froide technicité n'est pas détachée de l'appréciation de la solution juridique
par rapport à l'idéal de justice. Les litiges ne sont aux yeux des Romains que le résultat d'un
déséquilibre et, selon Ulpien, la justice est le fait de « donner à chacun le sien », soit ce qui
revient légitimement à chacun. Reprenant les distinctions faites par Aristote, deux principes
sont mis en œuvre à cet effet. D'abord une notion de justice distributive permet de donner à
chaque membre d'une communauté la juste part qui lui revient, selon son mérite, évalué
d'après la part que celui-ci prend au bien commun. À côté, un principe de justice commutative
assure l'équivalence, l'égalité des valeurs dans les échanges entre plusieurs parties. Le juge
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