Les Carrés Rouge - L'essentiel de l'introduction historique au droit - 7e - 68

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L'ESSENTIEL DE L'INTRODUCTION HISTORIQUE AU DROIT
a) L'étude rénovée de la compilation de Justinien
Bien que l'on évoque la redécouverte du droit romain, celui-ci n'avait jamais complètement
disparu de l'ancien empire d'Occident. En effet, les compilations avaient été utilisées par les deux
grands pouvoirs à prétention universelle, la Papauté et le Saint-Empire. La redécouverte du Digeste
à Pise à partir de 1070, à travers les lectures commentées des lois de Justinien par Pepone, bouleverse
le statut des sources juridiques. Aux alentours de 1100, l'école de droit civil de Bologne se
met en place : à partir de l'analyse des textes, Irnérius, dispense un enseignement des techniques
juridiques romaines. L'émancipation de l'étude du droit romain vis-à-vis des arts libéraux assure le
prestige de l'école de Bologne où les « quatre docteurs » attirent rapidement les meilleurs
étudiants européens. L'influence de Martinus, Bulgarus, Hugo et Jacobus auprès de l'Empereur
entretient l'espérance de débouchés professionnels dans le conseil des princes. À leur retour dans
leur pays d'origine, ces juristes fondent à leur tour des écoles de droit où sont dispensées des
formations professionnelles au notariat et à l'administration.
b) Les glossateurs universitaires du droit civil
Le droit romain, universel et individualiste est favorable aux relations contractuelles au sein de cités
portuaires. Toutefois, les progrès de la science juridique résultent d'une élaboration intellectuelle
qui débute par l'explication de textes et conduit les professeurs à édifier au sein des universités
une doctrine, un vocabulaire, une méthode de raisonnement. La méthode de commentaire du
texte juridique est peaufinée à Bologne par les Glossateurs. À la suite d'Irinius et des « quatre
docteurs », Azon rencontre vers 1228 un énorme succès d'audience qui lui vaut le surnom de
« maître du droit et source des lois » ; son disciple Accurse prolonge son ambition d'éclairage du
droit romain ; il commence par lire le texte à étudier, de façon à permettre aux étudiants de le
noter, puis il en donne une sorte de résumé, la summa, avant d'entrer dans une explication de
détail pour identifier un cas d'espèce. Le professeur aboutit à dégager les principes juridiques
généraux tirés du Corpus justinien, glose qu'un étudiant note entre les lignes ou en marge du
texte. L'accumulation de ces gloses menace de rendre illisible le texte, d'où l'utilité d'opérer dès
les années 1230 une sélection ordonnée ; ce travail de tri est effectué par Accurse dont la
« Grande Glose » rencontre un succès démultiplié par l'imprimerie. Les glossateurs rédigent des
traités de procédure, mais s'enferment dans un amas de citations sans référence à la société
romaine.
Si l'introduction des études de droit romain est rapide en France, dès 1125, l'accueil de l'Église
n'est guère enthousiaste. Les prélats s'inquiètent pour la discipline ecclésiastique et pour les effectifs
d'étudiants en théologie et en droit canon dont Paris est le centre européen. Le résultat de
l'interdiction de l'enseignement du droit romain à Paris est de promouvoir la deuxième ville du
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