Les Carrés DSCG - DSCG 7 - Mémoire professionnel - 2e - 32

Introduction
Le mémoire professionnel, comme tout mémoire, répond à des formes précises, suppose des notes de bas
de page, présente des éléments bibliographiques, comporte des numérotations, des formats, des citations
de sources, bref un ensemble de règles du jeu qu'il faut savoir mettre en œuvre.
Enfin, une fois surmontés ces écueils importants, l'écrit relu, corrigé (des fautes de grammaire, d'orthographe,
de ponctuation, de style et de syntaxe : tout un programme !), imprimé, relié, déposé, l'épreuve
n'est pas terminée, elle est juste engagée. Il convient alors de préparer l'oral, épreuve simple et complexe
à la fois. Simple parce qu'il s'agit de présenter un travail sur lequel on a déjà travaillé 12 000 minutes, et
que l'on maîtrise (pour le moins !), mais complexe parce que l'épreuve n'est pas naturelle.
Si certains professionnels ont l'habitude des feux de la rampe et recherchent cette adrénaline, en revanche
les hommes du chiffre ne recherchent pas ces flonflons, restant plutôt orientés vers le back- office, nichés
dans le douillet cocon de la compétence, comptable ou juridique par exemple, même si leur métier évolue
résolument vers le conseil. Certes, le sérieux du travail préliminaire nous protège, Boileau nous ayant appris
que « Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément. »20
La précision
du travail et le sérieux de l'activité comptable et de gestion permettent de penser que les étudiants de cette
discipline ont une forte capacité à préparer correctement cet oral.
Il n'empêche qu'il faudra vaincre le stress, le trac lorsque le grand jour sera arrivé. Il y a des techniques que
nous révélerons pour contourner ces handicaps.
D
Quels outils choisir, mettre en avant,
quelle valeur donner aux résultats ?
Les études quantitatives ont ceci de rassurant qu'il est possible de s'abriter derrière un chiffre pour se sentir
en sécurité : quel bonheur de ne pas avoir à discuter d'une réalité chiffrée ! Mais la réalité dépasse parfois
les apparences et le piège est grand de ne pas choisir les bons outils pour conforter son point de vue.
Benjamin Disraeli (1804-1881), Premier ministre du Royaume- Uni à deux reprises, disait : « Il y a trois
sortes de mensonges : les mensonges, les gros mensonges et les statistiques. »21
Pourtant, c'est un de nos
outils favoris, par définition non critiquable. Pas si sûr, nonobstant ! Un premier problème de mesure nous
guette : « 50 % de pluie demain peut signifier à Londres qu'il pleuvra la moitié de la journée et vouloir dire
en Allemagne que la moitié des experts pensent qu'il pleuvra [...] et à Brooklyn que le marché des paris au
bar est tel que l'on paierait cinquante cents pour gagner un dollar s'il pleut. » (Taleb, 2010, p. 61) Notre
appréciation des statistiques est, en réalité, souvent personnelle : il existe ainsi « une différence considérable
entre une probabilité de survivre de 70 % et une probabilité de mourir de 30 % » (idem).
20. On remarquera que cette référence à Boileau est « commune » au sens où elle appartient au savoir commun à tous. Il est donc
inutile, la concernant, de faire mention d'une édition précise, d'une page déterminée.
21. On attribue également cette citation à Mark Twain, sans que personne ne puisse trancher : qui a plagié qui, ou cette sentence
a- t-elle vraiment été dite par cet homme politique ?
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