City & York - Family Office et Famille - 2e - 139

Les domaines d'act i v i té de fami Ly off i ce
Dès lors que la famille souhaite initier une position dans le secteur du
private equity de manière répétée, l'une des recommandations est de
répartir son investissement sur plusieurs années à l'image d'une position
sur les marchés cotés. De cette manière, on parle de millésimes d'investissements
à l'image des vignobles. De même que la qualité du raisin, et
donc du vin, varie d'année en année, le contexte économique, social et
financier vient impacter les investissements non cotés. L'horizon long
permet ainsi de répartir son risque et laisser le temps aux premiers projets
de faire leurs preuves avant de progressivement distribuer un revenu qui
alimentera les positions nouvelles de telle sorte qu'une chaîne vertueuse
du private equity arrivera après un certain temps à s'auto-alimenter, dans
le meilleur des cas.
La famille optant pour l'investissement en direct libérera en une fois les
capitaux requis par le projet. À l'inverse, en investissant au travers d'un
fonds, la société de portefeuille choisie disposera d'une période d'investissement
pour déployer les fonds levés auprès des investisseurs puis d'une
période de distribution. Les fonds seront appelés au fur et à mesure des
opportunités sélectionnées et retenues par la société de gestion. La
période d'investissement peut durer jusqu'à 2 ans en moyenne. Le fonds
dédié à cette stratégie doit ensuite manager les positions sous-jacentes
avant que ne soit liquidé le fonds, au maximum 10 ans après sa constitution.
Face
à cette immobilisation de capital, le rendement attendu excède ce
qui est souhaité des actifs liquides. En moyenne autour de 9 %, la perspective
de pouvoir réaliser un tel rendement a créé un développement
très rapide de cette classe d'actifs sur les vingt dernières années. Les institutionnels
(compagnies d'assurances, mutuelles, fonds de pension...) ont
fortement renforcé leur positionnement au sein de cette classe d'actifs. La
rémunération des équipes des fonds se fait au travers de droits d'entrée
souvent négociables eu égard à la force de frappe représentée par l'investisseur
puis des frais de gestion sur le montant engagé le temps que les
capitaux soient déployés puis sur le montant valorisé. Enfin, au dénouement
des opérations revendues, la société de gestion conserve une partie
de la plus-value selon une répartition du success fee entre l'équipe et l'investisseur
généralement 20 % pour l'équipe et 80 % pour l'investisseur,
(avec éventuellement un « hurdle rate » pour le calcul du success fee, par
exemple seulement le pourcentage au-delà du taux moyen du marché
monétaire ou obligataire à 10 ans) Progressivement la pratique tarifaire
s'est uniformisée et largement professionnalisée.
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