City & York - Family Office et Famille - 2e - 61

Le contexte dans LequeL s'inscr i t Le rôLe du Fami Ly oFF i ce
Les familles américaines s'estiment tout à fait armées pour surveiller les
bonnes règles avec lesquelles opèrent les Family Offices et détecter les
éventuelles mauvaises pratiques qui seront rapidement sanctionnées par
le « marché ». Un multi Family Office qui ne respecterait pas la déontologie
en matière de conflits d'intérêts et de transparence verrait son image
se dégrader rapidement par le bouche-à-oreille et les autres moyens d'information
existant entre les familles, les consultants, etc.
Quelle sera l'évolution en France ? Quelle école l'emportera ? En matière
de family office, les États-Unis ont montré l'exemple. Leur pragmatisme,
de manière générale, est bien connu. Et leur respect de la déontologie se
compare au nôtre. Voici qui militerait pour un rapprochement des pratiques
françaises vers celles des États-Unis.
D'autant que notre pays paraît de plus en plus isolé dans cette vision
d'une profession libérale rémunérée par des honoraires en lieu et place de
commissions.
À titre d'exemple, les Family Offices dédiés européens, britanniques et
allemands, considèrent que leur rôle essentiel vis-à-vis de la famille est de
l'assister dans la gestion et la conservation de ses actifs financiers, avant
tout grâce aux ressources internes et non par externalisation. Cette activité
l'emporte largement sur les autres types d'assistance à la famille en
matière patrimoniale (juridique, fiscal, successoral...), y compris la philanthropie
et la formation des jeunes générations.
Ce besoin d'améliorer constamment la compétence de l'équipe financière
du Family Office dédié explique d'ailleurs les regroupements ou tout au
moins les collaborations (co-investissements par exemple) déjà développés
aux États-Unis et gagnant en importance chez nos voisins européens.
Certains Family Offices dédiés s'efforcent de proposer à d'autres
familles ou à d'autres Family Offices dédiés leurs services d'investissement
afin d'accroître les AUM (Assets Under Management) et ainsi renforcer
la qualité des équipes ou réduire les coûts de fonctionnement par
euro « under management ».
Une étude récente estime ainsi qu'une centaine de Family Offices européens
(dédiés et multi) dépassent désormais la barre de 1 milliard d'euros
d'AUM. En 2023 en France la disparité entre les acteurs est très forte : de
structures unipersonnelles à des multi Family Office ayant plus de quarante
salariés. À ce jour les modèles coexistent. Les contraintes réglementaires
qui s'appliquent aux banques donnent lieu à des concentrations
d'acteurs, car implémenter ces services de contrôles est très onéreux et les
marges sur l'activité se réduisent. Les acteurs bancaires ayant créé une
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