Fonction publique - Réussir les grands concours de la fonction publique - 3e - 144

Chapitre 4 * Comment préparer les épreuves écrites ?
B. Méthode de travail pendant l'année
La quantité de connaissances qui semble indispensable à la réussite de épreuve peut
(légitimement) impressionner le candidat. En effet, outre les nombreux arrêts de jurisprudence
aux noms parfois surprenants, s'ajoutent les dates et les chambres qui en sont à l'origine, ainsi
que le contenu de l'arrêt et de la manière dont il s'inscrit dans une tendance historique.
Dans cette matière, il convient donc d'accumuler, tout au long de l'année, des références de
jurisprudence et de lois à connaître par cœur. Pour autant, il est hors de question de les restituer
telles quelles, mais bien de procéder à une démonstration dont ces références ne sont que des
exemples et des étapes.
Les attendus de cette épreuve ne doivent pas effrayer les candidats. Ils sont en réalité les mêmes,
dans leur esprit général, que ceux des autres épreuves. Au-delà d'un bagage technique minimal,
ce qui sera évalué sera la capacité du candidat à le restituer avec rigueur, ouverture d'esprit et
au monde, tout en ayant le souci de l'opérationnalité de sa réflexion et de ses propositions. Tous
les grands concours insistent sur cet aspect.
« Il convient d'attirer l'attention des futurs candidats sur l'importance de travailler les sujets
juridiques au regard non seulement de la réglementation mais également de ses applications
concrètes et actuelles. Il est également nécessaire d'apprendre les fondamentaux bien en amont
du concours afin de bien assimiler les notions et être ainsi capable, le jour de l'épreuve, de
proposer une réflexion avec une réelle hauteur de vue. Enfin, le réflexe européen et comparatif
doit être plus systématique. » (Droit public, concours externe, Rapport du jury INET, 2021).
Ainsi, une fois les fondamentaux maîtrisés, les candidats doivent avoir à l'esprit que ce qui
les distinguent lors du concours n'est pas la capacité à restituer une jurisprudence ou une
référence juridique cryptique et ultraspécialisée. Bien sûr, un niveau de technicité supérieur ou
une citation plaisante et opportune quant au sujet traité seront valorisés. Mais s'ils sont mis au
service d'une copie qui s'inscrit dans une approche exclusivement académique, distanciée du
réel et rabougrie dans son ouverture au monde, il est peu probable que cette dernière obtienne
mieux qu'une note moyenne.
« [Les candidats] doivent avoir conscience qu'ils sont tous très bien préparés et qu'il convient par
conséquent de considérer que leurs connaissances ne sont que des prérequis. La valorisation de
leur copie se joue sur la qualité de la restitution de ces connaissances (un esprit clair, synthétique
mais aussi didactique) et leur capacité à s'en distancier de manière à pouvoir formuler des
propositions qui laissent poindre également leur positionnement. Seule cette prise de risque
permet de se placer en tête du classement. » (Droit public, concours externe, Rapport du jury
ENA, 2021).
En revanche, et il faut insister sur cet aspect, les fondamentaux doivent être maîtrisés.
Suivant l'enseignement d'Anaxagore, tout étant dans tout et réciproquement, il sera difficile
de construire une copie solide, intelligente, réalisant des comparaisons utiles et faisant des
propositions opportunes si les fondamentaux ne sont pas acquis.
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