70 La régulation politique au regard des disciplines sciences environnementales. La pertinence de certaines recettes néolibérales est questionnée désormais jusque dans les services de recherches des institutions financières internationales. Ces contestations multiples sont à l'origine d'un double processus de réinterprétation et de reconfiguration institutionnelle. Le néo-libéralisme gestionnaire se présente dans un nouvel avatar comme le support du développement inclusif et durable. Du point de vue institutionnel, l'incorporation de nouveaux acteurs dans des scènes dédiées à la participation est censée compenser le confinement avéré des scènes de la politique économique. Conclusion La dynamique de la régulation politique repose sur une recomposition des interprétations des acteurs, des arènes et des forums. Cette recomposition s'explique par le caractère toujours inachevé et imparfait de la domination sociale. La dynamique de la régulation se nourrit des conflits et des controverses qui opposent des acteurs dotés de ressources inégales. Les changements dans la régulation sont le reflet des stratégies croisées de canalisation par les acteurs dominants et de débordement par leurs rivaux. La stratégie de canalisation s'exerce à la fois à travers des actions sur un réagencement des scènes et sur une révision des interprétations. L'internationalisation des forums et des arènes des politiques économiques, la restructuration des institutions étatiques élèvent des barrières à l'intrusion d'autres acteurs. Dans le même temps, le passage d'un néolibéralisme doctrinaire, conservateur à un néolibéralisme gestionnaire a permis d'adapter cette interprétation à des exigences nouvelles. Les stratégies de débordement sont plus souvent le fait de porteurs de causes particulières qui cherchent à contrecarrer les orientations hégémoniques soit à travers la mise en place de négociations directes avec les acteurs dominant soit par l'ouverture de controverses publiques visant à contrecarrer leurs actions de lobbying. Cette esquisse d'une démocratie de cause ne suffit pas à masquer les déficits de la démocratie représentative. Colin Crouch a évoqué à ce sujet l'idée de situation post démocratique dans laquelle les institutions démocratiques persistent, mais où l'action gouvernementale est contrainte par son implication dans des négociations intergouvernementales omniprésentes et par la pression des lobbys. La représentation politique, affaiblie, peine à jouer son rôle d'articulation des intérêts et de contrôle de l'action des exécutifs. Il en résulte une double crise de l'intelligibilité et de l'imputa-