Hors collection - La transparence des finances publiques : vers un nouveau modèle - 149

ABDELALI DOUMOU

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tendance de degradation. Alors qu’il se situait a 2,6 % seulement en 2001, ce deficit
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s’eleve a pres de 7 % en 2011, apres avoir connu des excedents en 2006 et 2007,
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respectivement + 0,5 % et + 0,4 %.
Cependant, la pertinence de la politique publique que le Maroc devrait adopter
face a la crise de soutenabilite budgetaire depend de l’identification de sa propre
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nature. Est-ce que la crise actuelle de soutenabilite des finances publiques est de
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meme nature partout dans le monde ?
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En effet, si en Occident, la crise de soutenabilite budgetaire est due a l’essouffle´
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ment des sources classiques de financement de l’Etat, au Maroc, les ressources
financieres publiques continuent de realiser des performances importantes (notam`
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ment fiscales, depuis 1999) et ont, toujours, de grandes marges de manœuvre a
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exploiter.
Au Maroc, la soutenabilite des finances publiques ne peut etre assuree, a l’avenir,
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qu’au moyen d’une meilleure transparence et une plus grande optimisation des
depenses publiques.
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En effet, malgre les performances realisees par une forte progression des recettes
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fiscales qui a depasse les 100 % au cours de la periode 1998-2011, les depenses
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publiques se sont envolees a un rythme superieur a celui des recettes.
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De fait, si les recettes ordinaires ont connu un doublement – soit plus de 191 milliards de dirhams en 2011 contre 88,5 milliards en 1998 – la proportion d’accroissement de toutes les composantes des depenses publiques est plus importante :
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– une augmentation vertigineuse de la masse salariale qui s’eleve a plus de 90 %
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pour la meme periode ;
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– un accroissement plus important de la rubrique depenses de materiel et depenses
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diverses, de plus de 180 % ;
– une explosion des charges de la compensation ;
– et une progression aussi importante des depenses d’investissement.
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Cependant, en depit de cet essor des depenses publiques, l’acces et la qualite du
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service public ne se sont pas pour autant ameliores. Au contraire, un tel essor de
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l’investissement public semble, paradoxalement, accompagner un processus d’affai´
blissement de la capacite institutionnelle de l’Etat face aux demandes sociales croissan´
tes, notamment dans les domaines de la securite, de la sante et de l’education.
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Ainsi, au regard du niveau important atteint par l’investissement public (188 milliards de dirhams en 2012, soit pres du tiers du PIB), l’impact escompte sur le
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developpement economique et social est demeure limite.
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D’autres pays comme la Turquie et la Thaılande, qui ont un niveau de developpe´
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ment comparable a celui du Maroc et consacrent un volume d’investissement public
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beaucoup moins important (autour de 2 %), realisent des performances de croissance
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economique largement superieures aux no 1.
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ˆtres
1. V. rapport de la Banque mondiale, « Economic Developments and Prospects ».
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