Contextes - Histoire des manuels de droit - 305

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Perreault, qui développe également des méthodes d'enseignement pour
les classes primaires. Le premier ouvrage (1810) traite du droit civil, alors
que le second (1814) porte sur le droit criminel du Bas-Canada. Dans la
préface de son manuel de droit civil, Perrault atteste, comme souvent, que
c'est en étudiant la matière que des questions, des réflexions sur le droit
l'amenèrent à développer un outil d'enseignement, et que, comme Domat
ou D'Aguesseau, c'est en souhaitant aider à l'éducation de son fils, qu'il
paracheva l'ouvrage11. il complète son corpus éducatif par un Manuel des
huissiers (1813) qui décrit les tâches et les obligations de l'huissier de la
Cour du Banc du Roi12. il complètera en 1824, par deux ouvrages très utiles
pour la pratique, mais dépourvu de qualités pédagogiques. Ses Extraits
ou Précédents, tirés des registres de la Prévôté de Québec et du Conseil
supérieur de Québec auront le mérite de rendre accessible partiellement la
jurisprudence du Régime français, qui n'avait pas été publiée13. Pour son
Questions et Réponses sur le droit civil, il adopte un plan alphabétique,
sans originalité. toutefois, il indique qu'il s'est servi de son expérience et
a interrogé les étudiants quant à la meilleure façon d'enseigner, ayant testé
son ouvrage in situ et l'ayant fait évaluer par ses pairs et par les juges de la
Cour du Banc du Roi : « tous m'ayant engagé à le mettre au jour, comme
un ouvrage utile aux examinateurs et aux examinés, je me déterminerai à
le donner au public [...] »14. il reconnaît l'impossibilité de faire « un traité
complet de droit civil, que j'avoue franchement au-dessus de mes forces,
mais bien à des questions et à des réponses sur des matières de droit à
la portée de jeunes étudiants »15. L'objectif d'accessibilité est clairement
affirmé, et, cela d'autant plus qu'à cette époque, il n'y a pas de Faculté de
droit et aucun enseignement pérenne donné au Canada16.
Les premiers ouvrages d'ampleur au Québec, comme en témoigne la
recension précieuse de Sylvio normand, sont ainsi des traités rédigés sur
le modèle des travaux de la doctrine française, post-codification. il s'agit
d'abord de l'ouvrage d'Henry Des Rivières Beaubien, Traité sur les lois

11. J.-F. Perrault, Questions et réponses sur le droit civil du Bas-Canada dédiés aux
étudiants en droit, [s.l.] 1810, préface non paginée.
12. C. Veilleux, « Le livre à Québec, 1760-1867 : les gens de justice et leurs oeuvres », Les
Cahiers de droit, vol. 34, n° 1, 1993, p. 93-124.
13. À l'exception de l'ouvrage de Georges Pyke, très lapidaire et réunissant uniquement
les principaux arrêts de la Cour du Banc du Roi ; G. Pyke, Cases Argued and Determined
in the Court of King's Bench for the District of Quebec, 1811. À la fin du siècle, l'œuvre de
mathieu palliera ce manque : m. mathieu, Rapports judiciaires révisés de la Province de
Québec, montréal, C.o. Beauchemin, 1891-1903, 29 vol.
14. Questions et réponses sur le droit civil, op. cit., note 11, préface non paginée.
15. Ibid., préface non paginée.
16. Ibid.
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