rapport introductif Quel pilotage des réformes en finances publiques ? Noureddine Bensouda Trésorier général du Royaume L'une des questions majeures qui a toujours interpelé les responsables politiques à travers le monde est l'épargne budgétaire qui représente le surplus des recettes ordinaires de l'État (hors emprunt) par rapport aux dépenses ordinaires (hors remboursement d'emprunt). Les dépenses de fonctionnement doivent être normalement financées par les recettes ordinaires (droits de douane, impôts, recettes de monopole, revenus domaniaux...). En revanche, les dépenses d'investissement sont en partie financées par cette épargne ; l'on admet volontiers de financer le reste par le recours à l'emprunt. Par ailleurs, beaucoup de pays ont essayé depuis longtemps de dégager un excédent budgétaire sinon au moins d'avoir un budget en équilibre. Malheureusement, tel ne fût pas le cas pour bien des pays. Au contraire, ce qui a été enregistré, c'est plutôt un déficit budgétaire chronique et un recours excessif à l'endettement public. Dès lors, l'idée a fait son chemin d'établir la règle d'or budgétaire dont le principe pour l'Europe figurant au niveau de l'article 3 du traité budgétaire prévoit que « la situation budgétaire des administrations publiques doit être en équilibre ou en excédent ».