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DYNAMIQUES TERRITORIALES ET POLITIQUES PÉNITENTIAIRES...

A priori, les politiques pénitentiaires pourraient être identifiées comme devant
naturellement échapper à ces évolutions du fait de leur caractère intrinsèquement
étatique. Même si l'affirmation peut déjà historiquement être relativisée2, elle ne
résiste pas non plus à l'analyse contemporaine de leur évolution qui tend, a contrario, à insister aussi sur le caractère de plus en plus partenarial et territorial de leur
élaboration. On peut donc soutenir l'idée d'une diversité territoriale de plus en
plus importante des politiques pénitentiaires obligeant désormais à conjuguer ces
dernières au pluriel (I) et à prendre en compte les conséquences nouvelles de cette
nouvelle donne tant du point de vue de la fragmentation des contenus qui en
résultent que des recompositions du rôle de l'État central que cela impose (II).

I. d'une polItIQue pénItentIaIre natIonale
aux polItIQues pénItentIaIres terrItorIales

Si les établissements pénitentiaires ont toujours été dépendants de l'écosystème dans lequel ils sont implantés3, tant du point de vue de leur histoire que
des ressources qu'ils peuvent ou non mobiliser dans leur fonctionnement quotidien, il s'agit d'évaluer désormais les conditions dans lesquelles l'administration
pénitentiaire et ses représentants sont désormais intégrés dans un système de production locale de décisions publiques qui impactent directement leurs choix et
leurs modalités d'action. Cette évolution résulte de deux facteurs concomitants :
une stratégie positive d'intégration dans le système local d'action publique (A) et
une recherche imposée de nouveaux partenaires institutionnels et financiers pour
prendre en charge des activités que cette administration assurait jusqu'alors en
propre (B).

A. Une meilleure inscription de l'action des services pénitentiaires dans
les politiques publiques locales
C'est à partir du début des années 1980 et du rapport de la Commission des
maires sur la sécurité présidée par Gilbert Bonnemaison que s'engage un mouvement progressif de territorialisation des politiques de sécurité4. La création des
Conseils communaux de prévention de la délinquance (CCPD) en 1983 symbolisera institutionnellement cette nouvelle logique d'une animation territoriale et partenariale des politiques de prévention de la délinquance dont le champ sera progressivement élargi ensuite. Dans ce cadre, force est de constater que l'administration
pénitentiaire, même si elle est loin d'être oubliée du rapport Bonnemaison, n'est pas
2. Y. Perrier, La probation de 1885 à 2005. Sanctions et mesures dans la communauté,
Dalloz, 2013.
3. P. Combessie, Prisons des villes, prisons des campagnes. Étude d'écologie sociale, Éd. de
l'Atelier, coll. « Champs pénitentiaires », 1996.
4. G. Bonnemaison, Face à la délinquance : prévention, répression, solidarité, La
Documentation française, 1982.

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