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DYNAMIQUES TERRITORIALES ET POLITIQUES PÉNITENTIAIRES...

de la prison et peuvent en retour marquer le fonctionnement », il distingue trois
phénomènes. D'abord, celui de la « prison tenue à distance ». Reléguée géographiquement dans des lieux de moindre visibilité et valeur sociales, occultée matériellement et symboliquement par les autorités locales et les riverains, la prison est
ainsi traitée par l'extérieur afin d'atténuer la stigmatisation du lieu où elle se
trouve. Ensuite, celui des « flux et fluctuations économiques » qui lient les prisons
et leur environnement et plus particulièrement les prisons aux budgets locaux et
au commerce local. Enfin, celui-ci montre qu'« à chaque milieu sa prison », et le
groupe qui lui correspond en position de force. Ces modèles devraient désormais
être rediscutés en fonction d'un contexte de partenariat territorial élargi qui, sans
aucun doute, est de nature à infléchir et enrichir l'identité des rapports des services pénitentiaires déconcentrés à leur environnement.
- Enfin, cela renforce la nécessité d'une structuration d'un système d'acteurs
pénitentiaires territorial cohérent. Au-delà de l'organisation déconcentrée des services pénitentiaires, l'enjeu principal représenté par cette nécessité est celle de la
construction d'un continuum plus affirmé entre les chefs d'établissements pénitentiaires (CEP)/directeurs de services pénitentiaires (DSP) et les directeurs pénitentiaires d'insertion et de probation (DPIP). Dans ce cadre, il s'agit notamment
d'assurer une représentation locale plus unitaire de l'administration pénitentiaire.
Ce qui pose notamment le problème de la création ou non de directeurs départementaux, impliquant éventuellement une fusion des corps de DPIP et de directeurs des services pénitentiaires (DSP). Il y a en effet aujourd'hui un risque de
« marginalisation territoriale » de plus en plus important des CEP/DSP, car ce
sont les DPIP, et plus encore en réalité les directeurs fonctionnels des services
pénitentiaires d'insertion et de probation (DFSPIP), qui sont de plus en plus au
cœur des réseaux d'action territoriale. Le phénomène est peut-être encore plus
vrai dans les cas de gestion déléguée dont on peut se demander s'ils n'ont pas
encore un peu plus conduit à couper les CEP/DSP de ses rapports au territoire,
l'opérateur privé s'interposant entre ces derniers... De façon générale, plus de dix
ans après la création des SPIP en tant qu'entités distinctes des établissements
pénitentiaires, l'articulation entre les DFSPIP, les DPIP et les CEP/DSP reste
souvent délicate, l'administration pénitentiaire ayant tardé à redéfinir leurs
champs de compétences respectifs et les différents aspects de cette articulation.
L'ambiguïté est patente jusqu'à la répartition des rôles entre ces acteurs concernant le développement des partenariats extérieurs des établissements. La circulaire relative aux méthodes d'intervention des travailleurs sociaux des services
pénitentiaires d'insertion et de probation précitée demeure en effet assez floue sur
la question en indiquant qu'« [e]n liaison avec le chef d'établissement, il appartient au directeur du service pénitentiaire d'insertion et de probation de prendre
tous contacts avec les partenaires extérieurs pour déterminer, par convention, la
nature des activités, les objectifs et résultats attendus et leur mode de financement. Il coordonne leur intervention dans l'établissement et les met en contact les
uns avec les autres ainsi qu'avec les services de l'établissement ». L'interrogation
mérite non seulement d'être traitée par l'administration pénitentiaire, mais aussi
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