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MÉLANGES EN L'HONNEUR DU PROFESSEUR HENRI OBERDORFF

universités. Et j'ai pu observer alors, qu'outre un lourd service d'enseignement,
vous apportiez votre expertise juridique à un président d'université médecin qui
en avait besoin. En outre, vous dirigiez le Centre de formation administrative et
continuiez à publier dans le domaine qui deviendra votre spécialité.
Notre troisième contact ouvrit la porte à une collaboration de longue durée,
qui débuta par le partage du même bureau. Alors que, de mon côté, je remettais
les pieds à Grenoble, François d'Arcy, qui dirigeait l'Institut d'études politiques,
venait de faire appel à vous pour diriger à partir de 1992 le Centre de formation
administrative. Et, en 1995, vous lui avez succédé jusqu'en 2008 à la direction de
l'Institut. Vous avez alors témoigné de la plénitude de vos talents. Vous avez renforcé l'ouverture de Sciences Po Grenoble vers l'extérieur et l'international, vous
avez impulsé la formation permanente, vous avez développé la recherche collective en liaison avec le CNRS avec l'institution du PACTE. Et vous avez réalisé un
équilibre entre les rapports de l'Institut avec l'Université Pierre-Mendès-France et
ses liens avec la Fondation nationale des sciences politiques. Parallèlement, vous
avez continué à enseigner dans trois domaines de prédilection : le droit et les
institutions administratives, les institutions de l'Union européenne et les droits
de l'homme, en publiant régulièrement dans ces trois directions. Enfin, sachant
tirer profit des réformes pédagogiques initiées par le ministère de l'Enseignement
supérieur, vous avez présidé à la mise en place du Master Europe liant ainsi la
Faculté de droit et l'Institut d'études politiques.
Permettez-moi de m'arrêter un instant sur votre contribution à la recherche en
matière de droits de l'homme. J'ai depuis longtemps admiré le rythme avec lequel
vous publiez avec Jacques Robert aux éditions Montchrestien les grands textes
concernant les droits fondamentaux et les libertés publiques. Et je viens de recevoir la quatrième édition de votre livre publié à la Librairie Générale de Droit et
de Jurisprudence sur le sujet. Or, sous l'apparence d'un manuel, il s'agit d'un
véritable traité où vous dialoguez notamment avec Mireille Delmas-Marty, professeur au Collège de France. Vous abordez les aspects les plus contemporains du
sujet : l'équilibre à trouver entre le respect des droits de l'homme et le besoin de
sécurité résultant de la montée des violences et du terrorisme, la mondialisation
des droits de l'homme et l'émergence des cours de justice européennes et internationales, notamment la Cour pénale internationale, les rapports des droits de
l'homme avec les religions. Bref, vous démontrez que la démocratie contemporaine ne se résume pas au « gouvernement du peuple par le peuple et pour le
peuple », mais qu'elle implique le respect de l'état de droit.
Ainsi, vous apparaissez sous les traits d'un universitaire complet. À plein-temps
et à part entière, vous avez réussi à équilibrer au plus haut niveau ses trois fonctions :
l'enseignement, la recherche et l'administration, comme en témoigne encore
aujourd'hui la direction de l'école doctorale que vous exercez à la Faculté de droit.
Sans doute, de telles fonctions sont-elles accaparantes au point d'empiéter sur
la vie privée et familiale. Vous l'avez expérimenté et avez dû en fixer les limites.
Aussi, n'avez-vous jamais écouté les sirènes qui ont teinté à vos oreilles, tant parisiennes que politiques. Et n'avez-vous quitté Grenoble que pour effectuer de

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