56 LA COUR SUPRÊME DU CANADA ET « L'AFFAIRE » DE LA PRIÈRE silence. C'est précisément ce qu'a choisi de faire la ville de Saint-Lambert dès que la Cour suprême a été saisie de l'affaire ici examinée. De plus, interrogé sur le point de savoir pourquoi n'avait pas été envisagée la possibilité de réciter la prière dans un autre endroit de l'hôtel de ville que la salle où se déroule le conseil municipal, le maire a répondu qu'il s'agit d'une très vieille tradition et que le désir de la totalité des conseillers, « c'est la prière du conseil ». Une autre solution aurait consisté en ce que les élus de Saguenay récitent leur prière entre eux avant l'admission du public dans la salle de réunion, comme le font les représentants à la Chambre des communes. Bref, plusieurs options pouvaient être envisagées et aisément mises en œuvre mais elles ne sont pas venues à bout de l'entêtement de Jean Tremblay. En conclusion, la volonté obstinée du maire de Saguenay n'aura connu qu'un obstacle : la décision de la Cour suprême qu'il a accueillie par ses mots : « Je respecte la décision, on va arrêter la prière ».