L'organisation des activités des avocats répondent en cela aux exigences des cabinets de recrutement spécialisés dans le juridique, ce qui témoigne de leur pouvoir de valorisation des qualités des avocats. 3. La construction progressive de liens étroits entre les grandes écoles et les cabinets d'affaires L'accroissement de l'activité des cabinets d'affaires, mais plus généralement des activités de conseil aux entreprises relativement à celles orientées par le contentieux, constitue un facteur important de ce qui est devenu progressivement une obligation pour les jeunes qui se destinent à faire une carrière d'avocat : avoir suivi un double cursus de formation21. À l'enseignement juridique classique, le jeune postulant doit adjoindre une formation validée en management ou banque, finance et assurance (pour les avocats d'affaires), ou en encore en ressources humaines (pour ceux qui se dirigent vers le droit social22). Mais comme nous l'avons souligné dans 21. La proportion d'avocats (répondant à notre enquête) ayant suivi un double cursus est d'environ 20 % mais cache de fortes disparités : elle varie de 14 % pour les avocats exerçant à titre individuel à 64 % pour les avocats travaillant dans un groupement parisien. 22. Dans son ouvrage de 2012, C. Jamin (op. cit) rappelle que les grandes écoles de commerce ont conclu des accords avec des facultés de droit pour permettre à leurs étudiants d'obtenir un diplôme universitaire et répondre aux attentes des cabinets d'affaires et des directions juridiques des grandes entreprises. Ces fervents militants du double cursus ont d'ailleurs obtenu après la fusion de 1991 que leurs élèves ainsi diplômés puissent se présenter à l'école des 218