L'organisation des activités des avocats pratique contractuelle, qui peut ensuite se transformer en hard regulation par un processus de standardisation de facto (propre à une économie du standard selon laquelle les grandes firmes imposent leurs solutions) ou de jure (reconnaissance par les instances ou les autorités internationales). Dans ce second cas, les law firms se livrent à des activités de lobbying soit directement, soit indirectement par l'intermédiaire de leur association professionnelle. Cette activité de médiation des law firms repose essentiellement sur le fait qu'elles donnent du sens, en trouvant de nouvelles solutions juridiques, à des réglementations (ou règles) fortement ambiguës et issues de diverses instances ou juridictions, ou encore de traditions juridiques différentes. Les « produits dérivés » de façon incidente de leur activité de recherche de solutions juridiques sont graduellement incorporés dans des artefacts juridiques (contrats, accords-cadres...) qui fournissent ensuite des ressources pour construire délibérément des stratégies visant à influer sur la définition du droit international. Même les acteurs les plus puissants doivent s'engager dans une certaine mesure dans des interactions et des processus de création de significations partagées avec les autres acteurs du champ. C'est un processus propre à la construction de la common law (qui privilégie l'autonomie des parties) s'appuyant sur les règles coutumières des communautés d'affaires et les pratiques juridiques des professionnels du droit. Les avocats américains et britanniques seraient alors avantagés par rapport à 58