MARIE-CHRISTINE ESCLASSAN 65 2004 une progression globalement constante. La conception consistant à assimiler la fiscalité transférée par l'État aux ressources propres des collectivités permet par ce biais de conclure à une autonomie financière préservée. B. Des éléments de faiblesse non négligeables S'agissant des éléments de faiblesse qui viennent limiter l'autonomie fiscale des collectivités, l'un des plus notables réside dans des bases d'imposition qui sont essentiellement foncières en ce qui concerne les impôts sur les ménages (les deux taxes foncières et la taxe d'habitation) et qui en ce qui concerne les activités économiques assujetties à la taxe professionnelle ont eu pour conséquence de pénaliser à la fois l'embauche et l'investissement. Ce sont du reste ces faiblesses qui ont miné le modèle de fiscalité locale de l'intérieur. Pour remédier aux problèmes en résultant, le législateur a choisi en effet de multiplier les allègements et exonérations d'impôts locaux au profit des contribuables tout en compensant aux collectivités territoriales les pertes de recettes en résultant. En d'autres termes, plutôt que de s'attaquer à résoudre le problème sur le fond et à procéder à une réforme en profondeur des bases d'imposition, le législateur a privilégié pendant plusieurs années une logique de court terme ayant pour résultat à la fois de réduire le périmètre de la fiscalité locale, la subvention venant se substituer à l'impôt local en partie supprimé, et d'alourdir les charges du budget de l'État. Une telle logique totalement inadaptée à la situation contemporaine de crise financière de l'État et à l'impératif de soutenabilité des finances publiques nécessitait qu'il y soit mis fin. Tel est le sens du nouveau modèle de fiscalité locale qui a été amorcé avec la loi de finances pour 2010. II - LE NOUVEAU MODÈLE : UNE AUTONOMIE FISCALE SENSIBLEMENT LIMITÉE La fiscalité locale a basculé dans un autre modèle avec la réforme intervenue dans la loi de finances initiale pour 2010. On s'en tiendra ci-après à quelques-unes de ses caractéristiques les plus notables qui dénotent une approche à l'opposé du modèle antérieur et s'inscrivent dans une logique globale de recentralisation.