Hors collection - Lettres de François Gény à Raymond Saleilles - 15

L'œuvre doctrinaLe à faire

disparu et dont il ne nous reste que de trop froides publications juridiques. C'est
aussi pour cette raison que ces lettres doivent être lues : comme l'écrit si bien
Modiano, elles nous aident à capter quelques fragments de destinées humaines
ensevelies sous une masse d'oubli.
***
Dans l'édition de ces lettres, nous avons veillé à rester fidèles aux spécificités du texte manuscrit. Les mots en italiques correspondent strictement aux
termes soulignés par François Gény, qu'il s'agisse de titres d'ouvrages, de noms
propres, voire de simples expressions. Pour cette raison, sauf rares exceptions,
nous avons fait le choix de ne pas moderniser le style ni de corriger l'orthographe.
Contrairement à l'usage, nous avons laissé, le plus souvent, les titres des revues
et des livres sans italique. Cette volonté de se conformer aux lettres manuscrites a
encore guidé la structure des paragraphes et les règles de ponctuation. Gény abuse
souvent des majuscules et fait un usage parfois déroutant des tirets et des virgules.
Le mauvais état de conservation de certaines lettres n'a cependant pas permis de
déterminer avec certitude l'ensemble des termes manuscrits employés. Ceux-ci
ont alors été indiqués dans le corps du texte comme étant des « mots illisibles ».
Enfin, présentées sous une numérotation continue, les lettres mentionnent le plus
souvent leur lieu d'envoi, ainsi que celui de leur réception par leur destinataire.
Le contenu des annotations a d'abord été volontairement limité aux références
biographiques et bibliographiques des personnalités citées dans les lettres, ainsi
qu'aux précisions relatives aux circonstances historiques. L'abondance et la complémentarité des thématiques abordées par les lettres de François Gény adressées à
Raymond Saleilles ont conduit à organiser les notes sous une série d'orientations
indissociables. Tout d'abord, ces annotations ont pour objectif de contextualiser les
problématiques liées, d'une manière générale, à la vie universitaire. Les recherches
ont ainsi porté sur des éléments biographiques, afin de mieux cerner le parcours
individuel des enseignants contemporains, ou encore sur les archives des conseils
des facultés de droit, pour témoigner de la mobilisation intellectuelle du professorat lors des réformes de la fin du xixe et du début du xxe siècle. À cette fin, les
annotations s'appuient notamment sur les fonds archivistiques des facultés de
Paris (fonds de l'Instruction publique, séries F/17 et AJ/16 conservés aux Archives
nationales, autant pour les dossiers personnels que pour les conseils de la faculté),
de Dijon et de Nancy.
Dans le prolongement de ces questions universitaires, les lettres abordent
également la thématique de la rénovation de la science juridique et, plus généralement, des projets scientifiques qui ne sauraient être détachés de la science
politique, de la sociologie juridique, de la philosophie du droit, ou encore du
droit comparé. À ce titre, elles permettent d'observer l'élaboration progressive
d'entreprises collectives majeures, comme l'organisation du Congrès international
de droit comparé de 1900, la création de la Société d'études législatives (1902), la
fondation de la Revue trimestrielle de droit civil (1902), ou encore la célébration du
centenaire du Code civil (1904). Les annotations ont eu pour objet de présenter les
contributeurs et leurs implications dans ces projets communs. Largement évoquée
15

Hors collection - Lettres de François Gény à Raymond Saleilles

Table des matières de la publication Hors collection - Lettres de François Gény à Raymond Saleilles