Merah et Tron. L'irruption de la doxa dans le prétoire de manière déséquilibrée. En l'espèce, l'émission est un témoignage à charge de Virginie Faux et d'un témoin non encore entendu par la cour contre Georges Tron. Les chroniqueurs judiciaires sont choqués. Corinne Audouin ne cache pas sa désapprobation : « #Justice je fais des LT du procès #Tron, je défends la liberté de la presse mais diffuser un magazine où seule une partie s'exprime alors que les débats sont en cours est clairement une erreur #MonAvis ». Et la chroniqueuse judiciaire de s'inquiéter : « Petite incise : c'est après les débordements au procès #Dominici que les photographies et enregistrements ont été bannis des tribunaux. Y aura-t-il interdiction de tweeter après le procès #Tron? Stay tuned ;-) ». Une opinion publique chauffée à blanc, des attaques du président de la cour sur Twitter, la diffusion d'une émission à charge sur une chaîne du service public à une heure de grande écoute en plein milieu d'un procès d'assises, c'en est trop. Le 15 décembre au matin, le président de la cour d'assises convoque les parties dans son bureau. Motif officiel : la diffusion du numéro d'Envoyé spécial. Mais il n'y a pas que cela. Voici le récit qu'en fait Antoine Vey qui assure la défense de Georges Tron aux côtés de son associé Éric Dupond-Moretti dans un long entretien accordé à Dalloz1 : « Le président nous a fait part d'un malaise quant au climat qui entourait la conduite de ces assises, ce qui nous est apparu comme une faute professionnelle. Ce malaise 1. « Renvoi du procès de Georges Tron : "Tout n'est pas la faute de Me Dupond-Moretti" », par Marine Babonneau, 20 déc. 2017. 163