Merah et Tron. L'irruption de la doxa dans le prétoire rendue dans une affaire dont elle ne sait rien, l'affirmation selon laquelle « le doute ne doit pas bénéficier aux accusés » est étonnante venant d'une juriste et d'une femme politique dans un régime démocratique. Aux conseils qu'elle reçoit de supprimer ce qui aurait pu n'être qu'une maladresse de femme sincèrement investie dans la défense de ses congénères, elle répond ceci : « Et mettre sa capacité d'indignation au placard ? Et renoncer à changer les lois ? Et se soumettre toujours au conformisme ? Se draper dans des arguments de procédure alors que manifestement il y a un sujet de société majeur et une injustice ancestrale ? » On comprend mieux ensuite sa pensée : « Les victimes étaient "sous emprise" comme l'a dit la cour et dans un lien de subordination puisqu'elles étaient ses salariées. La circonstance doit être aggravante. À part ça tout va bien et c'est normal. Continuons comme ça et bientôt plus personne ne portera plainte ». Mais surgit immédiatement une autre affirmation pour le moins singulière : « Entre 6 ans de prison requis par le parquet contre l'accusé et l'acquittement il peut y avoir une juste mesure. C'est ce qu'on appelle... la justice ». Plaidoyer pour une condamnation consolation Nous connaissions déjà la légitime défense non proportionnée et différée que devait reconnaître la justice dans le cas spécifique des violences faites aux femmes, voici que naît une deuxième catégorie de crimes susceptible de bénéficier d'un régime dérogatoire au droit commun, les viols et agressions 171