Justice économique, la technique sacrifiée journalistes piègent un scientifique qui se serait rendu coupable de ghost writting, une pratique consistant pour une entreprise à rédiger un article scientifique affirmant les mérites d'un de ses produits et à payer un scientifique « indépendant » pour le signer et lui accorder ainsi une crédibilité supplémentaire. La démonstration médiatiquement est convaincante, mais elle interroge. Les juristes savent à quel point la réalité est grise. Ce type de procès consistant à produire sous le nez d'un individu que l'on croise quelques minutes des pièces apparemment à charge sous l'œil complaisant de la caméra et sans lui laisser le temps de se défendre est spectaculaire, très convaincant, mais au fond ne vaut pas grand-chose. C'est là qu'on observe au passage la différence déjà évoquée de niveau d'exactitude entre le discours journalistique et le discours judiciaire. Un autre reportage est consacré au cas de cet enfant français atteint d'une atrésie de l'œsophage que sa mère attribue au fait qu'elle a utilisé du glyphosate lors de sa grossesse. L'enfant parle par un trou pratiqué dans sa gorge. Le contraste entre cette voix caverneuse et la jeunesse de son visage est évidemment saisissant. Cette famille de la Vienne a assigné en justice les fabricants du produit. Un autre encore évoque le cas du Sri Lanka où une étrange maladie des reins est attribuée au produit. Sur Twitter, durant la diffusion du numéro d'Envoyé spécial, la journaliste de L'Opinion Emmanuelle Ducros résume : « Pas un avis contradictoire. Pas un avis scientifique. Que des choses balancées sans aucune preuve. Que des insinuations. Que du conditionnel. Beau travail. #EnvoyeSpecial pas du 193