Justice et médias qu'il a toujours observé la retenue en phase préélectorale : « les magistrats savent combien est grand alors le risque d'instrumentalisation. C'est pourquoi, contrairement à ce qui s'est beaucoup dit, ils savaient jusqu'ici marquer une certaine réserve ». Et François Falletti de préciser que les magistrats « savaient s'abstenir de jeter un trouble qui ne pourrait de toutes façons n'être levé que bien plus tard ». Trouble, instrumentalisation, lenteur de la justice... En croyant progresser n'a-t-on pas au contraire régressé en cessant de respecter cette trêve ? De quelle instrumentalisation plus grave encore risquons-nous demain d'être le jouet ? Mais surtout comment ne pas voir dans l'instantanéité de la réaction du PNF, non pas un empressement à disqualifier un candidat à la présidentielle, mais plus prosaïquement l'expression d'une justice refusant d'être à la traîne face à la presse ? Il se pourrait bien que les médias, après avoir détruit la présomption d'innocence et le secret de l'instruction, soient en passe de s'attaquer au temps judiciaire. Ce n'est pas nouveau en soi. Les journalistes ont toujours plus ou moins pollué les affaires judiciaires en raison du temps différent dans lequel ils évoluent. Ce qui est plus neuf, c'est la conviction dans une partie du monde judiciaire au moins que la justice doit relever le défi lancé par le temps médiatique en s'y adaptant. Au risque de se perdre... La perversion Balladur ? Hervé Lehman soulève une autre interrogation particulièrement intéressante au regard du rapport 214