Descendre dans l'arène médiatique ? sa défaveur. Alors Peimane Ghaleh-Marzban a une idée : transformer l'exercice de la lecture publique du délibéré en cours magistral à l'attention des médias. Cela suppose de rédiger soigneusement les motifs pour qu'ils soient tout à la fois juridiquement inattaquables et publiquement compréhensibles. Et cela implique ensuite de les exposer lentement et calmement au public présent. L'exercice durera près d'une heure. À la sortie, le pari du magistrat est gagné. Tous les journalistes n'ont pas forcément compris les finesses du raisonnement, mais en tout cas ils ont saisi une chose : le tribunal a traité un problème juridique complexe et n'a pas cédé dans l'ombre à d'obscures pressions. Il renouvellera l'exercice quelques mois plus tard au moment du prononcé du jugement de condamnation. Avec un peu moins de succès toutefois. Le jugement est d'une dureté singulière, comme l'avait été d'ailleurs le réquisitoire. Dans les deux cas, la peine annoncée au bout paraît dérisoire. Un décalage qui peut s'expliquer de multiples façons, mais que l'on pourrait résumer ainsi : l'affaire était trop lourde symboliquement - un ministre du Budget qui fraude le fisc - pour que la peine quelle qu'elle soit apparaisse proportionnée. Même le bagne eût semblé trop doux. C'est le problème quand une affaire est très médiatisée, par un effet d'optique, le résultat n'est jamais à la hauteur du bruit qu'elle a provoqué. 265