Justice et médias Voilà esquissé à grands traits ce qui fonde juridiquement dans nos démocraties le fonctionnement du quatrième pouvoir. Un quatrième pouvoir qu'il serait sans doute plus exact de nommer « contrepouvoir » car il occupe une place très singulière. Contrairement aux trois autres, il n'est pas conçu et théorisé, mais a émergé de la pratique d'une liberté. À l'observer de près d'ailleurs, on constate qu'il s'invente chaque jour ; Internet par exemple l'a forcé à se déplacer vers de nouvelles missions comme la vérification de l'information. Contrairement aux autres pouvoirs, son exercice n'est pas juridiquement organisé au sens où nul article de la Constitution n'en définit le rôle et l'articulation avec les autres. Accessoirement, il faut relever qu'en France, il n'est pas même organisé sous forme d'ordre ou d'association. La déontologie est certes pratiquée mais nulle autorité ne vient sanctionner disciplinairement d'éventuels manquements. Quant au CSA créé en 1989, si parfois il prononce des mises en demeure qui peuvent concerner des questions de déontologie journalistique (par exemple dans l'affaire Tron), son rôle premier est la régulation du secteur de l'audiovisuel et la garantie de la liberté de communication audiovisuelle. Le seul organe professionnel est la commission d'attribution de la carte de presse qui délivre chaque année aux journalistes leur carte de presse après examen de leur dossier. On obtient celle-ci en justifiant tirer l'essentiel de ses revenus d'une activité journalistique pour le compte d'une entreprise de presse. L'article 2 de la loi du 29 juillet 1881 donne cette définition : « Est considérée comme 32