Les acteurs de la lutte juridique autour des affiches Benetton journal Die Woche, par un abondant dossier comprenant diverses prises de position à propos de l'affiche sur les vêtements ensanglantés du soldat croate, ont relancé le débat sur les publicités provocantes de Benetton. Avant même que les plus hautes juridictions allemandes aient eu à se prononcer sur l'affiche HIV Positive, le débat avait pris beaucoup plus d'ampleur en Allemagne qu'en France : ce n'est pas le moindre paradoxe pour une action qui émanait des milieux professionnels et n'avait guère eu de résonance outre-Rhin en rapport avec le sida. Le résultat étonnant de cette situation fut la prise de position de plusieurs organisations professionnelles en faveur de la position de la Zentrale (la Deutsche Vereinigung für gewerblichen Rechtsschutz und Urheberrecht, le Deutsche Industrie- und Handelstag, l'Arbeitgemeinschaft der Verbraucherverbände regroupant des associations de consommateurs), mais aussi les craintes manifestées par le Bundeskartellamt de charges trop importantes pesant sur les firmes publicitaires en Allemagne par rapport à leurs concurrents étrangers. Le débat « moral » n'était pas exclusif d'intérêts économiques. 57