HUGUES PÉRINET-MARQUET 21 extérieurs à des considérations proprement juridiques. La réforme du droit des biens, tout comme celle du droit des contrats, n'est pas électoralement venderesse. L'une et l'autre ont cependant l'avantage de montrer précisément à la communauté des juristes que la Chancellerie ne s'intéresse pas qu'à des questions sociétales ou médiatiques, mais qu'elle conserve un rôle technique fort et qu'elle sait parfois précisément délaisser le temps médiatique pour le temps juridique. Il est donc possible, qu'un jour, un garde des Sceaux reconnaisse l'intérêt d'une réforme de cette partie du Code civil qui n'a pas encore été modifiée et la mette en œuvre sans attendre d'autres remerciements que ceux que les générations futures pourront lui prodiguer. En conclusion, même si cette perspective de réforme globale demeure encore hypothétique, il n'en demeure pas moins que les propositions de réforme du droit des biens faites par l'association Henri Capitant ont su pleinement jouer leur rôle de boîte à idées et qu'elles continueront à le faire dans le futur. Il serait d'ailleurs bon que ces propositions ne restent pas nécessairement figées et qu'elles puissent elles-mêmes évoluer. Le temps de la réflexion peut parfaitement être encore concomitant avec celui de l'action.