L'identité française et la loi Le premier terme de cette alternative est problématique parce que l'État ne devra pas décider des bénéficiaires de sa politique d'élargissement, à moins pour lui de vouloir établir une liste de « religions officielles ». Il devra simplement prendre acte de ce qu'il est en présence d'une communauté de personnes revendiquant une « communion » religieuse. Or cette perspective n'est pas seulement onéreuse pour les finances publiques, à moins de créer un « impôt religieux », elle est aussi assez peu compatible avec la défiance contemporaine de l'État pour toutes sortes de groupements qu'il désigne comme étant des « mouvements à caractère sectaire »18. Le deuxième terme de l'alternative offerte à l'État, la suppression des accommodements historiquement consentis aux religions de 1905, ne pose pas moins de problèmes politiques, car mettre fin aux aides publiques à des manifestations dites « culturelles » nonobstant leur proximité avec l'Église catholique, mettre fin à un siècle d'affectation à des usages religieux d'édifices du culte devenus en 1905 des biens publics et à ce titre entretenus par les communes ou par l'État ne peut pas ne pas être vécu par les catholiques français comme une flétrissure. 18. Voir la loi du 12 juin 2001 tendant à renforcer la prévention et la répression des mouvements sectaires portant atteinte aux droits de l'homme et aux libertés fondamentales. 202