L'identité française et la loi même si, ajoute-t-il, « l'une n'est pas contradictoire avec l'autre »42. Cette proposition ne résout cependant pas le problème de la multiplicité même des conceptions disponibles de la « laïcité » et le problème subséquent du degré de compatibilité des unes et des autres avec les normes constitutionnelles et/ou la Convention européenne des droits de l'Homme. Puisqu'il faut bien, à un moment ou à un autre, passer par le langage du droit, du moins si l'on s'accorde avec Pierre Manent sur l'idée selon laquelle une part importante de la « question musulmane » en Europe en général (puisque c'est elle qui nourrit l'essentiel des décisions publiques et judiciaires) est celle de la communication et de l'accommodation entre « l'extrémisme du droit subjectif » caractéristique de sociétés significativement sécularisées et « l'extrémisme de la règle objective »43 caractéristique de ce que le philosophe appelle « la forme de la vie commune musulmane ». 42. B. Godard, op. cit., p. 47. 43. P. Manent, op. cit., p. 27. 234