L'identité française et la loi Entre l'article 19 du Code civil en 1804 et la loi du 9 janvier 1973, le fait pour une Française d'épouser un étranger a été assorti de règles particulières relatives à la nationalité de l'intéressée : jusqu'à la loi du 10 août 1927, le Code civil prévoit qu'un tel mariage emporte perte de la nationalité française pour la femme française, à moins pour elle de demander sa réintégration dans la nationalité française au moment où son époux aurait formé une demande de naturalisation. On évalue à 200 000 le nombre de femmes françaises qui ont ainsi perdu leur nationalité. La loi de 1927 « assouplit » le Code civil en prévoyant seulement que la femme française amenée à épouser un étranger ne perdait sa nationalité française que si son premier domicile conjugal n'était pas établi en France. En 1938, le législateur se veut encore plus libéral en prévoyant la conservation de la nationalité française à moins pour la femme d'avoir manifesté l'intention d'acquérir la nationalité de son époux à travers une déclaration formée avant le mariage. Le législateur intervient encore sur la question en 1945 en prévoyant désormais que la femme française qui épouse un étranger garde sa nationalité française à moins pour elle d'avoir répudié sa nationalité française au moyen d'une déclaration de répudiation souscrite avant la célébration de son mariage devant le juge d'instance du lieu de résidence. Ce n'est donc que par une loi du 9 janvier 1973 que le droit français n'attache plus de conséquences particulières en matière de nationalité au fait pour une femme française d'épouser un étranger. 320