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184 MÉCÉNAT ET FINANCEMENT DU DÉVELOPPEMENT URBAIN

Les formes de soutien des entreprises peuvent être financières, à travers
des cotisations, des subventions, mais aussi matérielles, avec des remises de
biens, de marchandises, des prestations de services, un apport technique.
Enfin, elles peuvent s'effectuer par une mise à disposition de compétences.
Les motivations des entreprises peuvent se situer au-delà d'enjeux financiers et de stratégie de communication. Dans la majorité des cas, c'est aussi
l'affirmation concrète d'un engagement dans la cité, un rapprochement
avec les habitants.
C'est un véritable partenariat public-privé. Loin de comprendre le
mécénat comme une source de qui viendrait pallier des fonds publics
défaillants, le mécénat doit être défini comme un véritable partenariat
public-privé. Par son mécénat, l'entreprise citoyenne manifeste son
adhésion au projet commun de valorisation des richesses et des potentiels
du territoire. Les entreprises contribuent à faire de leur ville une ville active
et créatrice de richesses. Elles peuvent légitimement être associées à la mise
en œuvre de projets d'ampleur, capables de nourrir l'identité de la ville
pour diffuser l'image d'une métropole d'excellence, active et dynamique.
En France, plusieurs dispositions légales ont accompagné ce
développement. C'est le cas de la loi Aillagon du 1 er août 2003 qui a
considérablement renforcé les attraits fiscaux du dispositif. Le mécénat
des entreprises bénéficie désormais d'un régime fiscal très incitatif puisqu'il
permet aux entreprises mécènes de disposer d'une réduction d'impôt égale
à 60 % de leur soutien.
De ce fait, la pratique du mécénat se développe, entraînant une forte
concurrence entre les différents bénéficiaires. Les collectivités en particulier
se sont professionnalisées depuis une dizaine d'années et se positionnent
en mettant en place de nouvelles stratégies de marketing territorial.
Au Maroc, on est encore à un stade de balbutiement. Si les potentialités
en matière de mécénat sont énormes, il existe encore une réticence de la
part des entreprises qui hésitent à s'investir en raison de l'impossibilité
d'imputer les dons dans leurs charges d'exploitation courante. La législation
fiscale n'accorde cette possibilité que lorsque l'organisation qui bénéficie
de l'action est reconnue d'utilité publique. Il est donc nécessaire de clarifier
les textes, ou à tout le moins les réformer en assouplissant l'octroi du statut
d'utilité publique. À l'heure où l'État se désengage, il serait souhaitable de
donner à la société civile les moyens de prendre le relais.
De leur côté les collectivités locales marocaines doivent adapter leur
comportement pour légitimer la recherche de financement : convaincre,
former et mobiliser les élus, sensibiliser et obtenir l'adhésion des parties
prenantes, légitimer progressivement la démarche auprès des donateurs
potentiels, penser globalement le projet, adopter une démarche progressive

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